Origine et histoire
L'ancienne abbaye Saint-Pierre de Chezal-Benoît, fondée en 1093 par Eudes Arpin, vicomte de Bourges, est une ancienne maison bénédictine de la Congrégation de Saint-Maur, aujourd'hui affectée à un Centre Hospitalier spécialisé. Elle se situe au sud du village de Chezal-Benoît, près de la rive droite du Nouzet. L'église abbatiale et la chapelle dite des Morts datent du XIIe et du début du XIIIe siècle ; la façade semble antérieure au milieu du XIIe siècle. En 1104 l'église et le cloître furent édifiés et l'archevêque de Bourges dédia l'église à la Vierge et aux apôtres Pierre et Paul ; André, premier abbé, y fut inhumé à gauche du chœur. L'abbaye connut des périodes de prospérité, puis fut pillée et incendiée à la fin de la guerre de Cent Ans, ce qui entraîna des fortifications et des restaurations à la fin du XVe siècle ; les bâtiments conventuels furent rebâtis aux XVIIe et XVIIIe siècles. Sous l'abbatiat de Pierre du Mas (nommé en 1479), une réforme aboutit à l'établissement d'une règle et à la formation de la congrégation casalienne, faisant de Chezal-Benoît un centre d'ordre pour plusieurs abbayes d'hommes et de femmes. Cette congrégation s'unit ensuite à celle de Saint-Maur au XVIIe siècle, et la congrégation casarienne fut intégrée dans l'organisation plus large de Saint-Maur. À la Révolution, l'église abbatiale devint paroissiale en 1792. En 1827, le transept et le chœur, jugés trop dégradés après l'écroulement du clocher central, furent démolis ; il subsiste aujourd'hui la nef voûtée en berceau brisé. Des éléments ornementaux, comme des colonnes cannelées encadrant le portail, rappellent d'autres portails romans, et l'église conserve des vitraux réalisés par Jean Mauret, maître verrier installé à Saint-Hilaire-en-Lignières. La réfection de l'abbatiale a fait l'objet d'une souscription lancée par la Fondation du patrimoine en 2021. La succession des abbés est bien documentée, depuis André (1104–1112) puis une longue série de titulaires médiévaux et modernes, jusqu'aux nominations royales de Louis Gougenot en 1764 et de N. Paris en 1767 ; la réforme casalienne avait rendu les abbés triennaux avant que l'abbaye ne devienne élective, puis soumise à nominations royales. Le cartulaire de l'abbaye, conservé aux Archives départementales du Cher, répertorie ses domaines et titres.