Origine et histoire
Le bâtiment connu comme couvent des Jésuites, ancienne préfecture ou hôtel des Palmistes se situe au n°7 de la rue Fiedmont, sur la place Léopold-Héder à Cayenne. À l’origine une construction modeste en bois et torchis installée en 1678 près de l’ancienne église Saint‑Sauveur, il fut remplacé au XVIIIe siècle par un édifice plus vaste qui prit le nom de couvent des Jésuites. De plan en U, la maison comportait une façade sobre à ordonnancement classique, une galerie intérieure évoquant un cloître, une tour carrée avec clocher à l’angle ouest, un jardin à la française et de nombreuses dépendances (cuisine, buanderie, logements pour esclaves). Seul le supérieur et son coadjuteur résidaient ordinairement à Cayenne, mais le couvent recevait aussi de nombreux visiteurs de passage et servait à affirmer la présence et la puissance des Jésuites dans la colonie. Une méridienne fut tracée sur le parvis par La Condamine lors d’un séjour en 1749. Après l’interdiction et le départ des Jésuites au milieu du XVIIIe siècle, l’administration coloniale investit les lieux pour en faire l’hôtel du gouvernement, y installant logements et bureaux pour le gouverneur et les officiers. Victor Hugues s’y logea en 1801; le bâtiment fut ensuite occupé par les Portugais de 1809 à 1817. Au fil du temps, la tour carrée disparut et la toiture initiale en bardeaux fut remplacée par des tuiles mécaniques, puis par une couverture en tôles bac acier refaite en 1960. Un balcon en fer forgé, au centre de la façade, permettait au gouverneur de saluer la foule lors des cérémonies ; en 1925 le gouverneur Chanel fit apposer une galerie à treize colonnes sur la façade principale. Des travaux et réfections successifs ont modifié et entretenu l’édifice : réparations importantes entre 1929 et 1935, confortement du corps central en 1979, restauration de l’aile est dans les années 1980 et reprise générale des charpentes et toitures dans les campagnes de la fin du XXe siècle. Avec la départementalisation, le bâtiment devint hôtel de la préfecture après 1946 et fut affecté à la préfecture de région jusqu’en 1982 ; il abrite aujourd’hui des services administratifs et des espaces de réception ainsi que des logements pour les autorités. Classé et inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, il demeure un témoin majeur de l’histoire architecturale et administrative du centre‑ville de Cayenne.