Ancienne cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, actuellement église du Mouillage

Crédit photo : Anneli Salo - Sous licence Creative Commons

Propriété d'une association diocésaine

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire

La première mention d'une église au quartier du Mouillage remonte à 1654, lorsque, dans le cadre du couvent dominicain fondé par le père Boulogne, est édifiée une chapelle privée qui attire rapidement de nombreux fidèles. Après la délimitation des paroisses de Saint-Pierre, elle devient église paroissiale sous le vocable de Notre‑Dame‑du‑Bon‑Port. La chapelle et son clocher sont ruinés lors du bombardement anglais de la rade en 1667 ; une reconstruction est menée en 1675 grâce à la main-d’œuvre fournie par les officiers et matelots de la flotte du Roi, avec probablement l'aide des paroissiens. En 1816, une assemblée paroissiale vote la construction d'un clocher, puis l'édifice est agrandi entre juillet 1855 et décembre 1856 pour répondre aux besoins d'une communauté croissante. L'église du Mouillage est érigée en cathédrale en 1851 à l'arrivée de Mgr Le Herpeur, peu après que la Martinique a été constituée en diocèse par une bulle pontificale le 18 décembre 1850; une bulle du 12 mai 1853 confirme le prélat comme évêque de Saint‑Pierre et de Fort‑de‑France. Le trône de l'évêque et vingt stalles sont installés en 1856 et, à l'instigation du père Cudennec, deux tourelles et le clocher sont élevés en 1885 ; à partir de cette date la façade conserve son aspect tandis que l'intérieur fait l'objet de riches aménagements et décorations. L'éruption de la Montagne Pelée en mai 1902 détruit une grande partie de l'édifice : le premier niveau du massif antérieur, le sol et une partie du parvis subsistent, et une chapelle provisoire est aménagée dans les ruines selon le journal La Paix. Le maître-autel en marbre blanc résiste à la catastrophe mais est transporté au musée de Cluny à Paris avant de revenir en Martinique en 1939 ; le bénitier passe à l'église Saint‑Laurent de Paris et le bourdon déformé est ultérieurement offert au pape. Dès 1923, sous l'impulsion de Monseigneur Lequien et avec le soutien financier de Victor Depaz, des travaux de reconstruction sont entrepris sous la direction de l'architecte Touin ; un comité pour la reconstruction est créé le 14 mars 1924. La cathédrale est reconstruite principalement entre 1924 et 1926 sur les bases de l'ancien édifice, en réutilisant des pierres de taille et en intégrant des roches volcaniques et de la brique, tandis que la structure porteuse est réalisée en ciment armé selon les plans de l'ingénieur Croquet. L'édifice reconstruit prend le vocable de Notre‑Dame‑de‑l'Assomption et reçoit de nouvelles cloches en 1925 ; les travaux se poursuivent jusqu'en 1929 puis reprennent en 1932 après une interruption liée à une seconde série d'éruptions. La reconstruction, parmi les premières réalisations en béton armé de la Martinique, bénéficie en 1934 d'une subvention nationale de 175 000 francs et, par la suite, de diverses allocations municipales pour l'achèvement du clocher et des aménagements intérieurs. Le clocher est achevé en 1950, l'aménagement intérieur se poursuit en 1956 et des travaux d'embellissement sont engagés encore en 1965. La municipalité organise le rapatriement de cloches et objets liés à la cathédrale à partir des années 1970‑1980, certains éléments étant aujourd'hui exposés au musée Frank A. Perret. La cocathédrale, qui abrite la Vierge des Marins, est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques le 7 mai 1980, puis l'arrêté du 16 mars 1995 étend cette inscription à l'ensemble du bâtiment, au parvis, aux vitraux et aux murs de clôture. À l'occasion du centenaire de l'éruption, une délégation de la paroisse Saint‑Laurent de Paris remet une copie du bénitier à Saint‑Pierre lors d'une messe de Pentecôte le 19 mai 2002. Des travaux de restauration sont engagés dès janvier 2015 sous la maîtrise d'œuvre des architectes en chef des Monuments historiques Pierre Bortolussi puis Étienne Poncelet ; leur déroulement est retardé par la redécouverte d'une crypte contenant de nombreuses sépultures attribuées vraisemblablement à trois évêques. Après une longue campagne de restauration, la cathédrale est finalement inaugurée le 2 avril 2024.

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