Ancienne chambre de commerce de Caen dans le Calvados

Patrimoine classé Patrimoine urbain Palais

Ancienne chambre de commerce de Caen

  • 41 Boulevard Maréchal-Leclerc
  • 14000 Caen
Crédit photo : Karldupart ; Architectes : Guy Morizet (1908 - 199 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures sur rue et sur cour ; la cage d'escalier ; les grilles d'entrée rétractables (cad. KW 29) : inscription par arrêté du 16 octobre 2003

Origine et histoire de l'ancienne chambre de commerce

L'ancienne chambre de commerce et d'industrie de Caen, édifiée dans les années 1950, remplace l'hôtel d'Escoville détruit en 1944. La chambre, fondée par ordonnance royale en 1821 et d'abord installée en 1826 à l'hôtel d'Escoville, avait ensuite déménagé à plusieurs reprises avant de s'installer en 1918 dans l'hôtel particulier de la place Saint‑Pierre, gravement endommagé pendant la bataille de Caen en 1944. En novembre 1949, la chambre décida de construire un nouvel édifice, dont la réalisation commença en 1953 à l'angle du boulevard Maréchal Leclerc et de la rue de Bernières, sur l'emplacement de l'ancienne salle des ventes ; l'ensemble fut inauguré le 14 juin 1956. Le projet fut mené par les architectes Laloue et Guy Morizet, tandis que Francis Pellerin et Charles‑Émile Pinson sculptèrent en creux quatre allégories sur la façade, représentant le commerce, l'industrie, l'agriculture et la pêche. L'édifice, habillé de pierre de Caen, s'élève sur trois niveaux surmontés d'un attique légèrement en retrait ; ses façades et la modénature des fenêtres reprennent des codes classiques adaptés aux exigences de la Reconstruction. La façade principale, située sur un pan coupé ouvrant sur une place triangulaire, se signale par sa monumentalité et par un grand porche couvrant deux niveaux auquel on accède par quelques marches. Le monumental escalier du hall, construit sur une structure métallique avec limon en tôle de section carrée, était éclairé par des dalles de verre et entouré de parois revêtues de dalettes de marbre gris éclaté. L'escalier d'honneur, œuvre de Raymond Subes en lame d'acier suspendue et en forme de point d'interrogation, fut malheureusement détruit en février 2003. Après le départ de la chambre de commerce pour Saint‑Contest en 2002, Bouygues Immobilier acquit les locaux fin 2002‑début 2003 pour y aménager commerces et bureaux ; lors d'une procédure d'inscription menée par la Direction régionale des affaires culturelles, le groupe fit abattre l'escalier principal alors que son intérêt avait été reconnu par les architectes des bâtiments de France. Les façades et toitures sur rue et cour, la cage d'escalier et les grilles d'entrée rétractables ont été inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 16 octobre 2003. Le projet commercial initial, baptisé Grand‑Angle, fut abandonné et, en mars 2005, Bouygues revendit le bâtiment brut. La SCI Laurent‑Maric acquit ensuite l'immeuble et proposa un hôtel quatre étoiles de 44 chambres avec restaurant ; malgré l'autorisation de la Commission départementale d'équipement commercial en 2006, ce projet ne vit pas le jour. Après travaux, le bâtiment fut transformé en brasserie successivement nommée La Normande, Taï Pan, Le Bureau, Le Bistropolitain puis La Chambre entre 2008 et 2020. À partir d'octobre 2009, certains étages accueillirent des services judiciaires et administratifs, avec l'installation des bureaux de tutelle du tribunal d'instance de Caen et d'autres services entre 2009 et 2010, et une partie des locaux fut affectée en 2010 aux services du médiateur du ministère de l'Économie. Inscrit aux monuments historiques depuis le 16 octobre 2003, l'édifice reste un exemple marquant de l'architecture de la Reconstruction à Caen, alliant volumes classiques et détails modernes.

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