Ancienne chapelle Saint-Yon, dépendant actuellement du C.E.S. Alexis-Carrel à Rouen en Seine-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle baroque et classique

Ancienne chapelle Saint-Yon, dépendant actuellement du C.E.S. Alexis-Carrel

  • 92 Rue Saint-Julien
  • 76000 Rouen
Chapelle de Saint-Yon
Ancienne chapelle Saint-Yon, dépendant actuellement du C.E.S. Alexis-Carrel
Ancienne chapelle Saint-Yon, dépendant actuellement du C.E.S. Alexis-Carrel
Ancienne chapelle Saint-Yon, dépendant actuellement du C.E.S. Alexis-Carrel
Ancienne chapelle Saint-Yon, dépendant actuellement du C.E.S. Alexis-Carrel
Ancienne chapelle Saint-Yon, dépendant actuellement du C.E.S. Alexis-Carrel
Ancienne chapelle Saint-Yon, dépendant actuellement du C.E.S. Alexis-Carrel
Crédit photo : Arnaud Serander - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

1ère moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle de l'ancien Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes, y compris la crypte, à l'exclusion des aménagements fonctionnels contemporains (cad. IO 3) : inscription par arrêté du 19 septembre 1991

Origine et histoire de la Chapelle de Saint-Yon

Le manoir de Saint-Yon, situé dans le quartier Saint-Clément de Rouen, fut la maison-mère des Frères des Écoles chrétiennes de 1714 à la Révolution française et donna aux religieux l’appellation de Frères Saint-Yon ou Frères yontains. Initialement appelé manoir de Hauteville, il prit le nom de Saint-Yon lorsque Eustache de Saint-Yon en devint propriétaire en 1604, peu après le poète Philippe Desportes. En 1705, Jean-Baptiste de La Salle fut appelé à Rouen par le Bureau des pauvres valides ; il loua puis acquit de la marquise de Louvois le vaste manoir du début du XVIIe siècle et y fixa le siège central de son Institut naissant. Il y transféra son noviciat et y ouvrit un pensionnat inédit avec l’appui de Mgr Colbert, archevêque de Rouen, et de Nicolas Camus de Pontcarré, Premier président au Parlement de Normandie ; il y vécut de 1705 à 1709 puis de 1715 jusqu’à sa mort en 1719. L’école professionnelle qui s’y développa comprenait des ateliers de sculpture, de serrurerie et de menuiserie, tandis qu’une partie importante des jardins servit aux études horticoles et botaniques et qu’on y dispensait des cours de tricotage et de tissage. Le pensionnat répondait à un besoin social en accordant une place accrue aux mathématiques et aux sciences : on y enseignait le commerce, la finance, les matières militaires, l’architecture et des disciplines plus traditionnelles, le latin étant exclu. Les Frères firent édifier une chapelle dédiée au Saint Enfant-Jésus entre 1728 et 1734, où fut inhumé leur fondateur ; elle fut ornée de deux statues de saint Joseph et saint Yon sculptées par Marin‑Nicolas Jadoulle entre 1763 et 1766, détruites à la Révolution. De cette chapelle subsiste la façade classique ; l’intérieur a été divisé en deux par une dalle de béton et la crypte a été inscrite au titre des monuments historiques en 1991. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la maison d’éducation servit aussi de prison et d’asile pour aliénés. Après le départ des Frères sous la Révolution, Saint-Yon fut successivement prison révolutionnaire, hôpital, caserne et dépôt de mendicité en 1812. Le conseil général de la Seine‑Inférieure le reconvertit en asile d’aliénés et fit construire une nouvelle aile par Grégoire et Jouannin entre 1822 et 1830. De 1825 à 1848, l’asile Saint-Yon fut l’un des premiers établissements à produire des statistiques sociales et morales, travaux qui eurent un écho auprès des milieux médicaux, intellectuels et administratifs ; le médecin en chef Achille‑Louis Foville fut remplacé par Maximien Parchappe en 1834. Après la construction en 1849 d’un asile pour hommes à Quatre‑Mares, à Sotteville‑lès‑Rouen, l’établissement de Saint‑Yon fut réservé aux femmes ; en 1856 Bénédict Augustin Morel en devint le médecin‑chef et les soins furent assurés par les Sœurs de Saint‑Joseph de Cluny. Jean Louis Rousselin succéda au docteur Morel le 27 avril 1873, transféra les services et devint directeur du nouveau Saint‑Yon le 30 décembre 1878. En 1881 fut construite sur le site une École normale d’instituteurs, œuvre de l’architecte Lucien Lefort, où étudièrent notamment Charles Angrand et Pierre Mac Orlan. Pendant la Première Guerre mondiale, l’Union des femmes de France y créa l’hôpital auxiliaire n° 103 pour soigner les soldats blessés. Le monument aux morts de l’école normale primaire, situé devant la façade, est dû au statuaire Alphonse Guilloux et à l’architecte Victorien Lelong ; le président de la République Alexandre Millerand y déposa une gerbe le 27 juillet 1921. En 1963 l’École normale déménagea à Mont‑Saint‑Aignan ; dans les années 1970 le site accueillit successivement le collège Alexis‑Carrel puis le collège Jean‑Lecanuet. L’ancienne chapelle a abrité de 2005 à 2011 la Cité des métiers de Haute‑Normandie. Acquis et restauré dans les années 2000 par le Conseil régional de Haute‑Normandie, le manoir a reçu une grande voûte translucide en ETFE à l’emplacement de l’ancienne cour couverte d’une verrière, et l’ensemble des bâtiments accueille depuis 2012 le Pôle régional des Savoirs, nommé Atrium, dont l’accès se fait par le 115 boulevard de l’Europe.

Liens externes