Origine et histoire
L'ancienne chartreuse, située au centre-ville de Rodez dans le département de l'Aveyron, est intégrée à l'ancien haras national de Rodez (1809–2017). L'enclos se caractérise par un ancien mur flanqué de cinq tours d'angle circulaires couvertes en lauzes ; ce mur a été remplacé par une grille à l'extrémité de l'avenue. Un grand portail encastré dans un pavillon en forme de tour rectangulaire, daté de 1749, donne accès à une cour d'honneur bordée de bâtiments de la même époque. Sur la face est de la cour, des constructions perpendiculaires appuient en partie leurs murs sur les éléments de l'ancienne église. La création de la chartreuse a été autorisée par lettres patentes du roi Louis XII et remonte au 30 mars 1513. Les guerres de religion ont retardé sa construction, et seule l'église de cette époque subsiste ; elle a été consacrée en 1529 par l'évêque François d'Estaing et sert aujourd'hui d'écurie n°1. Le haras s'est installé dans l'ensemble en 1809, à la suite d'un décret de Napoléon Ier, et a fonctionné jusqu'à sa fermeture le 29 juin 2017. Implanté dans un parc de six hectares, l'ensemble se distingue par son porche d'entrée, sa cour d'honneur dotée d'un cadran solaire, des écuries aménagées dans une ancienne chapelle voûtée et la charpente de l'écurie des chevaux de trait. Il comprenait également une forge, une sellerie, un manège et un marcheur. Après avoir produit des chevaux pour l'usage militaire, le haras s'est réorienté vers l'organisation d'événements culturels et a régulièrement accueilli des spectacles équestres ; à l'occasion de son bicentenaire en 2009, il a notamment présenté un grand spectacle pendant les Journées du Patrimoine. Le Conseil départemental loue actuellement les locaux au tiers-lieu ruthénois Station A. L'ancienne chartreuse a été inscrite au titre des monuments historiques le 6 novembre 1942 pour son grand portail, les façades et toitures des bâtiments adjacents, les tours rondes de l'ancienne enceinte et l'écurie contenant des vestiges de l'ancienne chapelle ; la girouette du bâtiment d'entrée et deux anciennes tours d'enceinte sont également signalées. Sur le plan de l'élevage, le haras a été l'un des hauts lieux en France pour le cheval arabe, en particulier grâce à l'étalon Dormane.