Origine et histoire
La commanderie de Rayssac est une ancienne commanderie hospitalière située à Albi (Tarn), en région Occitanie. Elle est attestée depuis au moins le milieu du XIIe siècle, avec un premier commandeur mentionné en 1150, et la présence des hospitaliers au sud‑est d'Albi remonte à 1120 avec la donation de l'église Saint‑Geniès de Puygouzon. En 1195, le commandeur de Rayssac inféode la ville, le fort et la paroisse de Lacapelle, et en 1220 l'église Saint‑Benoit de Gourgues est adjugée aux hospitaliers à la suite d'un litige avec le chapitre de Castres. La dévolution des biens de l'ordre du Temple permit aux Hospitaliers de recevoir des propriétés templières, notamment la commanderie de Cambon‑du‑Temple où un commandeur hospitalier est attesté de 1314 à 1336, date à partir de laquelle Le Cambon intègre la juridiction de Rayssac en tant que dépendance. La commanderie relevait du grand prieuré de Saint‑Gilles et de la langue de Provence. Pendant la Révolution française, elle fut mise sous séquestre puis vendue aux enchères par la Régie de l'Enregistrement. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 10 janvier 1928.
Le bâti principal est un corps de logis rectangulaire à deux étages, réalisé en pierre de taille appareillée et organisé autour de plusieurs ailes qui encadrent une cour d'honneur. L'extrémité sud, probablement ruinée, a été remplacée par un ajout moderne. Deux tours circulaires rythment la structure : une tour d'angle au nord‑ouest conserve quelques meurtrières, et une tour accolée à la façade est, de même diamètre, ouvre sur la cour par une porte moulurée et abrite un escalier à vis desservant les étages. À l'intérieur, les poutrelles des plafonds conservent des restes de peinture et diverses inscriptions anciennes, et dans une salle de la tour d'angle les murs sont couverts de peintures frustes où se distinguent les armes de l'ordre du Temple et celles de Toulouse. L'édifice actuel daterait dans son grand ensemble du XVe siècle.
Les sources relatives aux commandeurs de Rayssac sont incomplètes ; parmi les noms connus figurent Jacques de Filartigue (jusqu'en 1556), Aymeri de La Pierre (1556–1565), Bernard Blanc dit de Valhausy (1565–vers 1575), Jean de Soubiran d'Arifat (vers 1575–1582), Claude de Thésan Venasque (1582–1599), Honorat du Pagès (à partir de 1599), Philippe de Soubiran Arifat (jusqu'en 1621), Tristan de Villeneuve‑Maurens (à partir de 1621), Honoré de Grasse de Montauron (cité en 1636), Louis de Forbin de Gardane (jusqu'en 1684) et Louis de Rabot de Visselieu (à partir de 1684).
La plupart des possessions de la commanderie sont d'origine hospitalière, à l'exception de biens provenant des anciennes commanderies templières du Cambon‑du‑Temple et de Vaour. Parmi les dépendances et biens mentionnés figurent de nombreuses églises et localités — Saint‑Antonin‑de‑Lacalm, Saint‑Michel d'Ambialet, Saint‑Geniest de Puygouzon, Notre‑Dame de Mazières (dit Le Carla, commune de Castelnau‑de‑Lévis), ainsi que les églises de Gourgues, Bar, Combejac, Saint‑Cirq, Nouvelle, Benaine, Saint‑Geniez, La Capelle, Escandeliers, Aussabaisse, Gil, Ambres, Saint‑Antonin et Rayssac — ainsi que Lacapelle, La Salvetat (Saint‑Jean de Linas), Le Cambon‑du‑Temple, Saint‑Léonard de Carme (Montfranc), Carmenel (Carmanel d'Alban), Vaour, Roquesusières, Cambajou, le Mas‑Dieu, Poustomy, Giroussens, Guitalens et Lanel, selon les actes conservés. Parmi les annexes proches du siège figurent plusieurs métairies, notamment La Boual (La Boal), La Pale et La Ramaziès (La Rémésie).