Ancienne commanderie du Temple de la Nouée à Yvignac-la-Tour en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine Templier Commanderie templière

Ancienne commanderie du Temple de la Nouée

  • D62
  • 22350 Yvignac-la-Tour
Ancienne commanderie du Temple de la Nouée
Ancienne commanderie du Temple de la Nouée
Ancienne commanderie du Temple de la Nouée
Ancienne commanderie du Temple de la Nouée
Crédit photo : Crepi22 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Choeur de la chapelle (cad. B 611) : inscription par arrêté du 7 décembre 1976

Origine et histoire de l'ancienne commanderie

L'ancienne commanderie du Temple de la Nouée se situe à Yvignac‑la‑Tour, dans les Côtes‑d'Armor (Bretagne). Elle trouve son origine dans une aumône à Lanhoe confirmée par la charte de Conan IV en 1182, qui donnera naissance à un établissement templier. En 1294, Pierre de Lannouée est reçu dans l'Ordre du Temple in capella domus Templi de Lannoys par Pierre de Villiers et trois frères templiers. Lors de la dévolution des biens templiers aux Hospitaliers en 1313, Jean de Châlons, commandeur hospitalier de La Feuillée, est mis en possession de la domus de Lannoys. Au cours du XIVe siècle, la commanderie est rattachée à la commanderie de La Guerche ; en 1395, frère Nicolas Seguin reçoit plusieurs aveux comme commandeur de l'Hospital du Temple de la Guerche et de la Noueix. En 1578, Henri III accorde une foire en la chapelle de Lannouée à la Saint‑Jean‑Baptiste ; quatre ans plus tard, le commandeur François Bonnard des Marais afferme les droits attachés à la ferme à François de Pontville, prêtre d'Yvignac, et à Pierre de Pontville, seigneur de Bellevan. Au début du XVIIe siècle, le manoir de La Guerche étant partiellement détruit, le commandeur François de Lesmeleuc s'installe à Lanouée et y fait construire le manoir dit des Salles. La Réformation des domaines de Bretagne de 1681 décrit le manoir principal, en la paroisse d'Ivignac, comme un corps de logis couvert d'ardoises, avec granges, cour, jardin, une chapelle, bois de haute futaie et plusieurs prés dont les « grandes » et « petites Justices ». Lors de la visite de 1747, les frères sont reçus par Olivier Botrel, métayer du lieu ; le procès‑verbal détaille l'autel en une seule pierre de taille, ses gradins ornés d'un grand crucifix en bois et de deux chandeliers, les statues de Saint‑Martin et Saint‑Étienne, le Saint‑Esprit dans une niche en bois, un coffre contenant les ornements, et une nef largement pavée et occupée par des tombes en pierre. Le même procès‑verbal précise que la chapelle et le chœur sont récemment lambrissés, que le prêtre d'Yvignac Jan Branchu dit la messe les dimanches et aux fêtes, et que la seigneurie de Lannouée exerce une basse et moyenne justice à Dinan. Le domaine est vendu pour 3 000 francs le 17 pluviôse an VI (5 février 1798) à Michel Frère, agriculteur. En juillet 1935, une tranchée creusée pour l'installation d'une scierie dans la nef met au jour huit sépultures alignées tête‑bêche. Des fouilles archéologiques réalisées en avril 1981 révèlent la clôture du cimetière autour de la chapelle et confirment l'absence de substructures antérieures à la période romane. De l'ancien ensemble subsistent principalement une partie du manoir des Salles, daté en grande partie du XVIIe siècle, et la chapelle romane du XIIe siècle. La chapelle comporte une nef unique en ruine, un avant‑chœur avec porte en arc brisé au nord et une abside semi‑circulaire éclairée par trois fenêtres, l'ouverture axiale ayant conservé des dispositions romanes ; le chœur est couvert en charpente et fermé par un mur‑pignon percé d'une porte en plein cintre. La clôture du cimetière est encore visible au sud de la nef et autour de l'abside. L'édifice est partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 7 décembre 1976.

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