Origine et histoire
La chapelle Saint-Martin dite Burnkirch, située à Illfurth dans le Haut‑Rhin (Alsace), occupe un site habité dès le VIIe siècle selon les fouilles de 1980 menées par Roger Schweitzer ; la première mention d'une chapelle date de 1301. À partir de 1373, elle adopte sa configuration actuelle : une tour‑chœur précédée d'une nef orientée à l'ouest, dont l'accès se faisait par une porte percée dans le gouttereau sud ; un escalier a été aménagé dans la nef en raison du coteau. L'édifice, qui fut église paroissiale jusqu'en 1742, a subi des dégâts en 1444 et en 1633. Au XVIIIe siècle la nef a été prolongée d'une travée ; en 1862, alors que l'église était à l'abandon, une restauration importante a percé six nouvelles baies, condamné l'entrée latérale et ouvert une porte sur le pignon ouest desservie par un escalier intérieur. La chapelle a fait l'objet d'une restauration en 1979. Elle est entourée du cimetière d'Illfurth, en usage depuis le Moyen Âge. La porte de l'ancienne sacristie remonte au XVIe siècle.
L'intérieur conserve des peintures murales du XVe siècle ; les décors de la nef et du chœur, représentant la théorie des apôtres, appartiennent à ce siècle, tandis que les scènes du registre supérieur paraissent plus récentes ou repintes au XVIIe siècle avant d'être recouvertes d'un enduit et restaurées après les fouilles de 1980. Une Vierge de Pitié en bois peint polychrome est un objet classé. L'armoire eucharistique de style gothique, datée de 1455, porte les armoiries des archiducs d'Autriche. Un enfeu peint, monument de mise au tombeau, est attribué soit à Frédéric de Burnkirch, tué en 1375, soit au dernier représentant de la lignée mort après 1479.
La chapelle renferme de très intéressantes fresques et plusieurs dalles funéraires anciennes : celle de Jean Schwertzig, maire d'Illfurth, décédé à 57 ans le 12 décembre 1659 ; celle de Valentin Mehr, curé d'Illfurth de 1710 à 1742, sculptée d'un calice avec hostie entourée d'une couronne de feuillages et, au pied, d'un crâne de profil avec un tibia ; et la dalle de Johann Christoph Schreiber, datée de 1711, également ornée d'un calice avec hostie et d'un écu portant les armoiries du défunt. La croix funéraire de Claus Bochelen a été déplacée. Un ex‑voto rappelle enfin l'exorcisme pratiqué sur Joseph Burner, possédé, en 1865.