Origine et histoire de l'ancienne église
L'ancienne église conserve, sur sa façade ouest, une porte romane dont les chapiteaux sont sculptés de masques, ainsi qu'une porte sud de la fin du XVe siècle ornée d'un lion et d'une chimère. L'édifice présente un portail du XIIe siècle déplacé à l'ouest lors de la création du portail sud au XVe siècle. En 1985, des sondages réalisés par M. F. Fichet de Clairefontaine et M. Batt dans l'abside polygonale, construite cent ans plus tôt, visaient à préciser les origines du bâtiment. Plusieurs murs ont été mis au jour, mais leur datation reste difficile en raison des inhumations successives et des remaniements des XVIIIe et XIXe siècles. Ont été identifiés des murs pouvant être d'époque gallo-romaine ou du haut Moyen Âge, un mur du XIIe siècle qui séparait la nef de l'abside, et un mur du XVe siècle. Sous le mur nord a été repéré un mur circulaire non daté, d'un diamètre estimé à environ dix mètres, qui pourrait correspondre à la base d'une tour dont la présence à cet emplacement et au niveau de l'abside originelle n'est pas expliquée. Le sondage n'a pas permis de retrouver l'abside originelle du XIIe siècle, qui semblerait avoir eu un développement supérieur à celui de l'abside du XIXe siècle. L'église actuelle serait donc bâtie sur un édifice plus ancien d'époque gallo-romaine ou du haut Moyen Âge (IXe‑Xe siècle). Au XVIIIe siècle, l'édifice est modifié par des interventions côté sud en 1753 puis côté nord en 1783. La façade et le clocher sont construits en 1839, et la chapelle nord dite des Largentaye est détruite en 1884 pour vétusté. Cette chapelle aurait contenu en 1520 une tombe sculptée en ronde‑bosse représentant un homme d'armes et le gisant de Perette de l'Argentaye, dame de Montbran et épouse d'Hervé de Malestroit (personnage du XVe siècle) ; la sépulture aurait été transportée au château de Largentaye. Lors de ces opérations, un sarcophage renfermant un cœur en plomb et des ossements a été découvert sous le dallage, et l'enquête mentionne les armes des Malestroit et des Largentaye dans une grande vitre aujourd'hui disparue. En 1845, une demande d'informations du ministère des cultes décrit l'église comme nécessitant des réparations urgentes — une moitié étant « tombante » — et qualifie l'architecture de « très ordinaire ». La mairie estime toutefois que, si elle était reconstruite à la même grandeur, elle suffirait pour la population. La densité de population reste stable jusqu'en 1864, date à laquelle la section du Val (Pluduno) est annexée à Saint‑Lormel. Une nouvelle église est construite en 1865 après le déplacement du bourg vers le village de Dohénneuc, et le culte se trouve désormais plus au centre de la commune. À partir de 1866, le cimetière est transféré derrière la nouvelle église, mais des pierres tombales restent visibles dans l'enclos jusqu'à la période 1900‑1910, comme l'atteste une carte postale ancienne. Des travaux de remise en état de l'ancienne église sont entrepris en 1984‑1985.