Origine et histoire
La première mention de Saint-Martin-du-Jaur figure au Xe siècle dans la charte de fondation de l'abbaye de Saint-Pons (936). L'église actuelle, d'un gothique assez tardif, semble être l'œuvre du XVe siècle et a remplacé une église romane à trois nefs des XIe ou XIIe siècles. En 1789, la paroisse fut transférée à la cathédrale et le culte supprimé à Saint-Martin ; l'édifice est depuis abandonné. Implantée à quelques mètres de la source du Jaur, cette station cultuelle a conservé une permanence de fréquentation du Néolithique jusqu'en 1789. L'église du XVe siècle repose sur l'emplacement de l'édifice roman et certaines parties plus anciennes ont été conservées, notamment un massif carré à l'angle nord‑ouest de la nef, la façade occidentale et la porte méridionale dans l'avant‑dernière travée. Le sanctuaire est beaucoup plus récent que la nef et doit correspondre à une reconstruction de la fin du XVIe ou du XVIIe siècle, consécutive aux guerres de Religion. Derrière le premier arc diaphragme de la nef, vers l'est, apparaissent les amorces des ogives primitives de l'ancien chœur. L'édifice présente une nef unique flanquée de chapelles latérales et un chevet polygonal. La nef est divisée en cinq travées par cinq arcs diaphragmes en plein cintre qui reposent, par l'intermédiaire de chapiteaux, sur des demi‑colonnes engagées sur des dosserets. Sur les rampants de ces arcs s'appuient les pannes et les chevrons de la toiture. À l'extérieur, les arcs diaphragmes sont maintenus par d'épais contreforts à retraite, et entre ces contreforts sont logées les chapelles latérales qui s'ouvrent sur la nef par de grands arcs brisés et sont couvertes de voûtes sur croisées d'ogives. Dans la quatrième travée, côté sud, se trouve l'ancienne porte d'entrée, en arc brisé avec une arrière‑voussure en plein cintre. L'angle nord‑ouest de la nef est occupé par un massif de maçonnerie qui semble correspondre à une disposition primitive liée à l'église romane antérieure ; l'intérieur de ce corps paraît constituer la base d'un clocher primitif. L'abside pentagonale était autrefois couverte de voûtins sur ogives dont seules les naissances subsistent. Cette église est d'une importance première pour l'histoire locale, car le bourg de Thomières s'est structuré autour de ce lieu de culte.