Ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Mouleyrès à Arles dans les Bouches-du-Rhône

Ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Mouleyrès

  • 13200 Arles
Ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Mouleyrès
Ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Mouleyrès
Ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Mouleyrès
Ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul de Mouleyrès
Crédit photo : Finoskov - Sous licence Creative Commons
Propriété d'un établissement public de l'Etat ; propriété privée

Frise chronologique

Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
500
600
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
530
Épitaphe de Petrus
Ve siècle
Fondation initiale
1113
Bulle de Pascal II
1166
Concession au chapitre
XIVe siècle
Édifice en ruine
1536
Destruction partielle
Fin du XVIe siècle
Restauration majeure
1789
Vente révolutionnaire
1840
Percement ferroviaire
1998
Inscription monument historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

La chapelle de plan tréflé ayant servi de sacristie en totalité, l'abside de l'ancienne église en totalité, les façades et les toitures de l'ensemble y compris celles du prieuré ainsi que le sol de la parcelle et les parois rocheuses (cad. AT 143, 144, 227) : inscription par arrêté du 4 mars 1998

Personnages clés

Petrus Personnage attribué comme fondateur de l'église selon une épitaphe.
Fernand Benoit Historien ayant étudié la fondation de l'église.
Charles Quint Empereur dont l'armée a motivé la destruction partielle de l'église.
Victor Hugo Boulevard éponyme proche de l'emplacement de l'église.

Origine et histoire

L'ancienne église Saint-Pierre et Saint-Paul des Mouleyrès, à Arles, a été fondée au Ve siècle en l'honneur des apôtres Pierre et Paul. Une épitaphe dite de Petrus, datée de 530 et découverte en 1867, attribue la fondation à ce personnage ; ce marbre d'environ 45 cm est conservé au Musée de l'Arles et de la Provence antiques (état en 2015). L'historien Fernand Benoit rattache la fondation au dernier quart du Ve siècle et met en relation la double invocation des apôtres avec les traditions de l'Église romaine et d'Arles. Située dans la partie haute des Alyscamps, la basilique paléochrétienne à plan tréflé a rapidement attiré de nombreuses inhumations. Au Moyen Âge, elle côtoie l'hôpital des pèlerins de Saint-Jacques et la chapelle de la Trinité, mentionnée par une bulle de Pascal II en 1113 ; cet ensemble est désigné au XIIIe siècle sous le nom de « Fabregoule », et l'église est concédée au chapitre de Saint-Trophime en 1166. Au XIVe siècle, l'édifice, en ruine, semble confié à un ermite puis, excentré hors des remparts, rattaché à la paroisse de Saint-Michel-de-l'Escale en 1390. Dès le XVIe siècle, le site subit des dommages lors du percement du canal de Craponne ; en 1536 les Arlésiens détruisent l'église pour mieux protéger la ville face à l'armée de Charles Quint. Restaurée à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle, l'édifice réutilise alors l'église primitive tréflée comme sacristie ; il subsiste jusqu'à la Révolution française avant d'être vendu. Au sud s'étendent les bâtiments d'un prieuré agrandi au XIXe siècle. Le percement de la ligne de chemin de fer Lyon–Marseille dans les années 1840 isole totalement l'église, perchée sur une falaise artificielle dominant les voies, où affleurent des tombeaux brisés visibles au bord du vide. L'église constitue, avec Saint-Honorat et la chapelle de la Genouillade, l'un des derniers témoins des nombreuses chapelles qui occupaient les pentes rocheuses proches de la voie romaine des Alyscamps ; elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 4 mars 1998. Située dans le quartier des Mouleyrès, au 12 bis rue Mansard près du boulevard Victor-Hugo, elle est aujourd'hui propriété privée et inaccessible. Son architecture reflète des interventions multiples : la façade date du XVIIe siècle, la porte a été très remaniée mais conserve un fronton et des éléments de pilastre, et l'abside présente une forme trilobée. Les travaux de terrassement de la seconde moitié du XIXe siècle ont mis au jour de nombreux vestiges, dispersés entre les musées d'Arles, d'Avignon, de Marseille et, après le séjour du conservateur à Arles en 1876, celui de Genève. Parmi ces trouvailles, deux plaques de cancel en pierre semi-dure, de grande dimension et bien conservées, présentent une ornementation paléochrétienne remarquable : l'une porte des carrés coupés par des diagonales en croix de Saint-André, l'autre des cercles tangents ornés d'étoiles à six branches. Avec celles de Saint-Victor de Marseille, ces plaques sont les seuls témoins en France de ce type de décoration et constituent un document important pour l'histoire de l'évolution du cancel en Occident.

Liens externes