Origine et histoire du Temple protestant
Cette église romane, aujourd'hui temple protestant, est mentionnée pour la première fois au XIVe siècle dans le plus ancien pouillé du diocèse de Poitiers, mais le grand appareil de l'abside et du chœur laisse penser que ses parties les plus anciennes remontent au XIIe siècle. Des actes d'assemblée paroissiale de 1599 et 1601 signalent la collecte de fonds pour l'acquisition de cloches, probablement disparues dans la tourmente des guerres de religion. Une date, 1686, gravée sur une pierre remployée au-dessus de la première baie gauche de la nef, pourrait se rapporter à des travaux commandés par M. Vallée, curé, sans que cela soit établi. Dès la seconde moitié du XVIIIe siècle, les paroissiens réclamaient des réparations concernant les murs et la charpente, le percement de baies et la reconstruction d'un clocher en très mauvais état. À la Révolution, l'édifice, devenu propriété communale, est cédé aux protestants pour servir de temple (an XI, 1803), mesure que le conseil presbytéral s'efforce de faire confirmer en 1833. À partir de 1838 se succèdent plusieurs campagnes de réfection et d'entretien, liées notamment à des problèmes récurrents d'insalubrité, ainsi que divers aménagements. En 1843, six ouvertures sont percées dans la nef, le clocher est dérasé et le temple doté de son mobilier. La façade est remaniée en 1873, un oculus caractéristique des temples protestants étant percé sur l'élévation ouest. L'étude de Deverin en 1907, puis le classement du chœur et de l'abside aux Monuments historiques en 1911 entraînent de nouveaux travaux financés par la commune. Une campagne de restauration complète du chœur et de l'abside a été conduite de 1983 à 1995. Aujourd'hui le temple est encore occasionnellement utilisé pour le culte et la nef sert momentanément de musée du protestantisme poitevin.