Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët à Elven dans le Morbihan

Patrimoine classé Patrimoine défensif Forteresse

Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët

  • Largoët 
  • 56250 Elven
Forteresse de Largoët à Elven
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
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Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Ancienne forteresse ou ancien château de Largouët
Crédit photo : Luna04 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Période

XIIe siècle, XIVe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Tour : classement par liste de 1862 - Ensemble des ruines : classement par arrêté du 11 août 1932 - Les parties non classées, à savoir : la basse-cour (sols et vestiges qui s'y trouvent) ; les douves ; l'étang ; la digue de l'étang ; les ruines de la chapelle ; la maison de garde, dite la porterie, pour ses façades et ses toitures ; le portail à double entrée cochère et piétonne ; le puits ; les quatre piliers placés au carrefour des deux allées principales du bois ; les deux piliers placés à l'entrée du domaine en bordure du chemin rural n° 101, dit des Tours d'Elven ; les murs de clôture du domaine (cad. L 1, 4, 6, 9, 11 à 13, 15 à 17, 19, 20, 24 à 28, 33, 48, 56, 57, 454 ; non cadastré, domaine public communal) : inscription par arrêté du 11 février 2000

Origine et histoire de la Forteresse de Largoët

La forteresse de Largoët, dite aussi tours d’Elven, est un site médiéval situé à Elven, dans le Morbihan, à proximité de Vannes, qui bénéficie de plusieurs protections au titre des monuments historiques. Un château est mentionné dès 1020, mais l’édifice que l’on reconnaît aujourd’hui résulte de campagnes de construction et de remaniement des XIIIe au XVe siècle ; d’autres sources évoquent des travaux aux XIIe et XIVe siècles menés par les familles de Malestroit puis de Château-Giron. Le château passa ensuite aux Rieux au XVe siècle ; il fut incendié pendant la guerre de Succession de Bretagne et sa reconstruction commença à la fin du XVe siècle. Jean IV de Rieux y retint Henri Tudor entre 1474 et 1476, et des interventions royales conduisirent au démantèlement puis à la restauration de la place sous l’autorité d’Anne de Bretagne. Nicolas Fouquet acquit le domaine en 1656 et établit un état des lieux signalant de nombreux secteurs en ruine, constat repris par Prosper Mérimée qui, au XIXe siècle, jugea l’ensemble dangereux et participa à sa sauvegarde. La tour a fait l’objet d’un classement dès 1862, les ruines ont été classées en 1932 et de nombreux éléments du domaine ont été inscrits en 2000 ; des travaux de restauration ont été menés au XXe siècle, notamment sous la direction de l’architecte Jobbé-Duval en 1905, et des campagnes de restauration ont repris à partir des années 1970. Le site a aussi été animé par des spectacles son et lumière dans les années 1980‑1990 et par un spectacle en langue bretonne en 2002, avant l’arrêt des représentations au milieu des années 1990 pour des raisons financières et de conservation.

Les vestiges offrent un ensemble imposant dominé par un donjon octogonal massif, haut d’environ 45 à 50 mètres et comportant cinq étages, qui figure parmi les tours résidentielles les plus élevées de France. Ses murs, très épais — parfois près de neuf mètres —, abritent un couloir de sept mètres traversant l’épaisseur du mur et débouchant sur une salle d’environ 40 m², des pièces équivalentes à chaque niveau et la chambre attribuée au séjour d’Henri Tudor au premier étage. La circulation verticale y est réalisée par deux escaliers en vis logés dans l’épaisseur des murs : l’un, large et desservant tous les niveaux jusqu’au chemin de ronde, était destiné aux usages seigneuriaux et aux visiteurs, l’autre, plus étroit, plus privatif, partant du premier étage pour desservir les étages supérieurs. Une chapelle aménagée au troisième étage, encadrée de deux oratoires, conserve des vestiges liturgiques tels qu’un bénitier et un hagioscope ; on y remarque aussi le montant de la cheminée de la salle centrale. À chaque niveau, de petites pièces insérées dans l’épaisseur des murs faisaient office de garde-robes ou de cabinets privés, et des couloirs étroits conduisaient à des latrines dont les conduits s’ouvrent dans les murs surmontés de mâchicoulis sculptés.

Outre le donjon, les ruines comprennent les restes de deux corps de logis nord et sud, un châtelet d’entrée adossé à une construction plus ancienne, une tour ronde nord‑ouest à trois étages couronnée d’un petit bâtiment hexagonal, des vestiges de courtine et d’enceinte, des douves qui s’assèchent l’été et un étang creusé au début du XXe siècle, les ruines d’une glacière, ainsi que l’entrée d’un refuge souterrain au sud composé de deux salles. La tour ronde du XVe siècle, percée de canonnières et rehaussée au XXe siècle, a été aménagée en pavillon de chasse, et le châtelet conserve une ligne de mâchicoulis à consoles décorées. La tradition locale mentionne l’existence d’un souterrain prétendument reliant la forteresse au bourg d’Elven, à trois kilomètres, mais ni son tracé ni son entrée n’ont été établis de façon concluante. Le site a inspiré des auteurs et servi de décor au cinéma, apparaissant notamment dans des films historiques tels que Lancelot du Lac et Les Chouans.

Liens externes