Origine et histoire
L'ancienne gare de Ners est un bâtiment ferroviaire de la ligne de Saint-Germain-des-Fossés à Nîmes-Courbessac, dite ligne des Cévennes, situé sur la commune de Boucoiran-et-Nozières (Gard, Occitanie). Le bâtiment-voyageurs, inscrit aux Monuments historiques, se trouve au point kilométrique 689,565, entre les gares de Vézénobres (non exploitée) et de Boucoiran (ouverte). Elle porte le nom de la commune de Ners, située à quelques centaines de mètres au nord, au-delà du pont mixte rail-route de Ners qui enjambe le Gardon. La gare est établie à 84 mètres d'altitude, sur la rive droite du Gardon.
Conçue par Paulin Talabot, la gare a été construite entre 1839 et 1841 et mise en service en 1841 par la Compagnie des Mines de la Grand'Combe et des chemins de fer du Gard. Le projet de ligne, qui remplaça un canal envisagé pour acheminer le charbon cévenol vers la Méditerranée, fait de cette section du réseau l'une des plus anciennes de France après la ligne de Paris à Saint-Germain-en-Laye. Le bâtiment, de style néo-Tudor ou néo-gothique d'inspiration anglaise, est en brique et pierre et s'inspire d'une station anglaise, hommage possible de Paulin Talabot à Robert Stephenson.
Il présente trois travées, un rez-de-chaussée et un étage, la travée centrale étant surmontée d'une lucarne. Le rez-de-chaussée s'ouvre par trois portes-fenêtres en anse de panier soulignées de moulures en pierre ; ces arcs sont reliés entre eux par un tore formant une ligne horizontale au niveau des impostes tout en suivant l'arrondi de chaque arc. À l'étage, trois fenêtres à meneau mouluré ont des appuis soulignés par une corniche ; la lucarne comporte également une fenêtre à meneau en anse de panier surmontée d'un faux arc ogival. Toutes les moulures sont en pierre, contrastant avec les murs en brique, et la couverture en ardoise marque une rupture avec les toitures locales en tuile, conférant à l'ensemble un caractère nordique. Un agrandissement réalisé en 1911 a respecté la construction primitive.
La gare figure dans la nomenclature de 1911 de la Compagnie PLM sous le numéro 21 de la ligne de Moret-Les-Sablons à Nîmes et disposait alors des services complets de grande vitesse et de petite vitesse, avec certaines exclusions précisées. Elle fut desservie par des trains omnibus vers Alès et Nîmes jusqu'à la suppression de ces services en 1973. Les façades en briques, les encadrements moulurés en pierre et les toitures en ardoise ont été inscrits aux Monuments historiques par arrêté du 25 juin 1987. La gare est aujourd'hui fermée.