Origine et histoire
L'ancienne Maison de Charité, ancien hôpital Richaud, est un monument historique restauré et transformé depuis 2015 en logements, commerces et locaux pour professions libérales. Il se situe dans le quartier Notre‑Dame à Versailles, près de la gare Rive‑Droite, de l'église Notre‑Dame, du musée Lambinet et du lycée Hoche. Deux parkings souterrains ont été creusés de part et d'autre de l'édifice : l'un sous le boulevard de la Reine, nommé « Reine‑Richaud » et géré par Urbis Park côté rue du Maréchal‑Foch, l'autre sous la place du marché Notre‑Dame, géré par Indigo ; ils sont accessibles aux personnes à mobilité réduite et appliquent des tarifs similaires. Le site tire son origine de la Maison de la charité fondée par Louis XIII en 1636. Le bâtiment actuel a été construit sous la direction de l'architecte Charles‑François Darnaudin d'après les plans d'Ange‑Jacques Gabriel. Les travaux de l'hôpital royal de Versailles se sont étalés de 1781 à 1859 et ont été suspendus pendant la Révolution. D'abord tenue par les Filles de Saint‑Vincent de Paul, la maison de charité a vu accroître sa fréquentation jusqu'aux années 1960 et a pris le nom d'un député, maire de Versailles durant la Terreur. Des extensions ont été ajoutées au fil du temps sans plan uniforme, ce qui explique la diversité des styles tout en conservant les structures architecturales d'origine. La chapelle ainsi que les façades et toitures des bâtiments hospitaliers sont classées au titre des monuments historiques depuis le 22 juillet 1980. Après le transfert des activités médicales vers l'hôpital Mignot en 1981, l'immeuble est resté plusieurs années à l'abandon et un projet de la Justice visant à en faire une annexe de la cour d'appel a échoué. En novembre 2009, la société OGIC a racheté la quasi‑totalité de l'hôpital royal à l'État via la commune pour le transformer en logements, dont 20 % de logements sociaux, en commerces et en jardins, avec des superficies prévues pour des bureaux, une crèche municipale et un espace culturel dans la chapelle restée propriété de la ville. Pour ouvrir l'ensemble sur son environnement, les jardins ont été rendus accessibles au public le jour, et des voies piétonnes et cyclables traversent le site. Certaines constructions plus récentes gravement dégradées par des incendies ont été démolies et remplacées entre 2013 et 2014 par de nouveaux bâtiments érigés par le promoteur afin de financer la restauration des parties historiques. Les logements ont été vendus très rapidement, tous trouvant preneur en moins d'un week‑end. L'ensemble rénové, rebaptisé Le Carré des Siècles, a été ouvert au public en avril 2015 par le maire François de Mazières ; les façades restaurées présentent une teinte jaune pâle et l'opération a veillé à conserver les structures anciennes. Le site est désormais privé mais conserve une ouverture de ses jardins au public et comprend des logements sociaux et étudiants. L'espace commercial accueille notamment une franchise Apple, une boutique Bio C'Bon, une librairie Gibert Joseph, une enseigne de prêt‑à‑porter La Halle — proposant aussi des chaussures — et un commerce de décoration initialement nommé « Les sœurs Grene du Danemark », ces enseignes pouvant évoluer avec le temps. La chapelle rénovée, devenue l'Espace Richaud, accueille des expositions et des spectacles ; parmi les événements récents figurent une grande exposition autour du Petit Prince et l'exposition « Molière, la fabrique d'une gloire nationale (1622‑2022) » en janvier‑avril 2022, puis « Zola photographe » en février‑avril 2025. La galerie d'images documente l'état de l'hôpital en 2011 lorsqu'il était abandonné, des vues antérieures à la restauration depuis la rue Richaud, ainsi que l'Espace Richaud et ses couloirs lors d'expositions en 2016. La cession de cet immeuble public à une entreprise privée puis sa commercialisation rentable ont suscité des critiques, la transaction impliquant un ensemble complexe d'actes entre l'État, le ministère de la Justice et la ville, tandis que la promotion immobilière a finalement été menée par une société privée pour son propre compte. Des accusations de mauvaise gestion du patrimoine public et de gaspillage d'argent public ont été formulées par Henry de Lesquen à l'encontre du maire François de Mazières à l'approche des élections municipales de 2014.