Origine et histoire
L'ancienne maison du doyenné, située à Montluçon (Allier, Auvergne-Rhône-Alpes), est une demeure de notables des XIIIe-XIVe siècles, plus tard nommée « la grant maison du chappitre ». Dès le début du XVIe siècle, elle fut affectée à l'habitation puis à la dignité du doyen du chapitre collégial Saint-Nicolas (fondé en 1250), et le chapitre la loua à des chanoines de la fin du XVIe au XVIIIe siècle. La façade sur la rue du Doyenné comporte une haute fenêtre sculptée en calcaire, datée de la seconde moitié du XIIIe siècle. Sous l'arc en plein cintre qui la surmonte, cette fenêtre se composait de deux arcs trilobés retombant sur une colonnette centrale, éléments qui ont depuis longtemps disparu ; une restitution fautive dans le style roman figure cependant sur une lithographie de Courtin (1838). Aux retombées des arcs encadrant la baie, deux culots anthropomorphes portent chacun un personnage dansant, un homme et une femme, qui tenaient jadis un instrument de musique. À l'angle donnant sur le passage du Doyenné et le débouché vers la place Notre-Dame se situe une tourelle en encorbellement dont la base sculptée remonte au XVe siècle. Restaurée en 1930 en grès arkosique local et en pierre de moyen appareil, la tourelle est ornée à sa base d'une frise de pampres d'où émergent deux modillons délicatement sculptés en calcaire, représentant un chien accroupi de type épagneul et son maître coiffé d'un capuchon serrant un livre. La partie occidentale de la demeure, jadis attenante au portail occidental de l'église du chapitre, conserve au deuxième niveau des vestiges de moulures toriques des XIIIe-XIVe siècles soutenant d'étroits chapiteaux à décor végétal, le tout surmonté d'un arc de décharge sculpté en calcaire. La fenêtre du XIIIe siècle située au deuxième étage fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques par arrêté du 13 février 1926. Ces éléments sculptés et architecturaux témoignent de l'ancien statut ecclésiastique et de l'évolution de la demeure.