Période
XVe siècle, XXe siècle
Patrimoine classé
L'ancienne prison, à savoir : d'une part un immeuble sis 5-7, allée Rallier-du-Baty (cad. AC 381) pour la tour d'escalier en totalité, les façades et toitures de tous les autres bâtiments, à l'exclusion de celui du XIXe siècle, les galeries d'étage, la cour intérieure avec son puits, le sol d'assiette de la parcelle ; d'autre part, un immeuble sis 4, allée Rallier-du-Baty (cad. AC 383) pour les façades et toitures de l'ancienne chambre criminelle : inscription par arrêté du 26 juin 2014
Origine et histoire de la Maison Saint-Pierre
L'ancienne prison Saint-Michel, mentionnée pour la première fois en 1455, occupe l'emplacement d'un prieuré qui se trouvait sur le site du XIIe siècle à 1450. Elle a fonctionné comme lieu d'incarcération du milieu du XVe siècle jusqu'à la fin du XIXe siècle (les sources indiquent 1870 ou 1878 pour son arrêt) et fut ensuite réaffectée à des magasins et entrepôts. Le bâtiment se situe au fond de l'impasse Rallier du Baty, dans le centre de Rennes, au sein du secteur sauvegardé ; il repose d'un côté sur les anciens remparts et de l'autre sur les murs des maisons du Champ-Jacquet. Au cours de son histoire, il a porté plusieurs appellations : la Feillée, la Conciergerie, prison Marat pendant la Révolution, Grande-Prison, et plus couramment prison de la porte Saint-Michel, nom lié au prieuré et à la porte Saint-Michel. Édifiée vers 1450 sous le duc Pierre II de Bretagne, la prison conserve globalement la disposition médiévale de ses bâtiments tout en montrant des aménagements postérieurs, en particulier au XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, et notamment entre 1802 et 1838, elle a servi de prison militaire ; sa fonction a encore évolué en 1840 à la suite de la construction d'une nouvelle maison d'arrêt, puis les services pénitentiaires y ont finalement été transférés en 1878 vers la Maison Centrale dite Saint-Hélier. Au XXe siècle, les lieux ont connu des usages civils : en 1937 un négociant en vin l'occupe, puis, à partir de 1965, les combles sont aménagés par le peintre Pierre Gilles pour accueillir l'Académie Libre de peinture et de gravure l'« Escabeau », activité dirigée par lui jusqu'en 1972 puis par Mariano Otero jusqu'à la cessation de l'atelier en 1976. En 2012 le bâtiment abritait plusieurs restaurants et bars de nuit, et il a été inscrit aux monuments historiques en juin 2014. L'ensemble s'organise sur deux niveaux autour d'une cour carrée centrale et son aspect a peu changé depuis le XVIIIe siècle. À la fin du XVIIIe siècle, l'entrée depuis la « rue de la prison » conduisait au rez-de-chaussée où se trouvaient les chambres des femmes prolongées par une petite cour, une cave, deux cachots, différentes cellules — certaines nommées « la Dorée », « la Portière » ou « la Quarrée » — et la cour des hommes. À l'étage se trouvaient la chambre des sœurs, les infirmeries, une chapelle, l'appartement et la chambre du concierge, des latrines et plusieurs cellules désignées « la Dorée », « la Brillante », « le Lansquenet » ou « la Quarrée ». Une tourelle polygonale contenant un escalier en vis occupe l'angle ouest de la cour, à gauche de l'entrée.