Ancienne prévôté Place Saint-Félicien à Issigeac en Dordogne

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Propriété de la commune

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire de l'ancienne prévôté

L'église Saint-Félicien se situe à Issigeac, en Dordogne. Un bourg s'est développé autour d'un monastère bénédictin établi, selon la tradition, par un esclave libéré par saint Eparchius (saint Cybard) ; ce monastère, dédié à saint Pierre, date du VIIe siècle. Vers 1053, une bulle attribuée au pape Eugène III mentionne Issigeac et rattache le monastère aux dépendances de l'abbaye de Sarlat, lui conférant le statut de doyenné. En janvier 1317 le pape Jean XXII érige Sarlat en évêché, puis, par bulle d'Avignon du 7 août 1318, réunit le doyenné d'Issigeac à la mense épiscopale de Sarlat sous réserve des droits en vigueur jusqu'à la mort de Bertrand du Poujet, décédé le 2 février 1351. En 1437 Rodrigue de Villandrando s'empare d'Issigeac. En 1482 l'évêque Pons de Salignac obtient du pape Innocent VIII la sécularisation des religieux d'Issigeac et installe sept chanoines, décision à l'origine d'un projet de reconstruction de l'église. L'édifice actuel a été bâti sous l'épiscopat d'Arnaud Gontant de Biron, la construction s'étendant de 1488 à 1527, et poursuivie par Armand de Gontaut-Biron, évêque de Sarlat entre 1498 et 1519 ; les armes de Gontaut-Biron figurent sous le porche et sur plusieurs piliers. Conçue dans un gothique tardif rare en Périgord, l'église présente trois nefs de même longueur, quatre travées voûtées d'arêtes précédant les absides et un chœur formé d'une travée précédant une abside polygonale à cinq côtés ; les absides des bas-côtés sont polygonales à trois côtés. La nef centrale est précédée d'un clocher-porche, carré à la base puis octogonal, la transition étant assurée par le prolongement des contreforts d'angle ; une tourelle indépendante renferme l'escalier. Sous le porche s'ouvre un vaste portail à meneau central décoré d'une mouluration. L'édifice a été incendié et partiellement démoli pendant les guerres de Religion ; après l'édit de Nantes son usage est partagé entre catholiques et protestants à raison d'une semaine sur deux. L'évêque François III de Salignac de La Mothe-Fénelon entreprend des travaux de reconstruction et de décoration, puis une restauration de grande ampleur en 1871 modifie sensiblement le style : les fenêtres des bas-côtés sont agrandies et dotées de vitraux aux couleurs vives, la voûte de la nef est reprise, les chapelles furent refaites avec autels en stuc et statues, et l'autel majeur en plaques de marbre est installé avec grilles de chœur, chaire et fonts baptismaux. Tous les vitraux datent de la restauration de 1871; certaines verrières sont signées Joseph Villiet et les trois lancettes du chœur évoquent l'histoire du suaire de l'abbaye de Cadouin. L'édifice et de grandes statues de bois polychrome du XVIIe siècle sont classés au titre des monuments historiques en 2001. Un dégât dans une partie de la nef en 2006 a rendu nécessaires des travaux fondés sur une étude de l'architecte en chef des Monuments historiques Philippe Oudin. Parmi le mobilier, deux bas-reliefs du XVIIe siècle représentant la Nativité et la Visitation, d'après Pierre Mignard, ont été classés au titre des objets en 1986.

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