Ancienne prison à Autun en Saône-et-Loire

Ancienne prison

  • 71400 Autun
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Crédit photo : Christophe.Finot - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIXe siècle

Patrimoine classé

En totalité, l'ancienne prison circulaire, avec son sol d'assise, telle que teintée en rouge (parties bâties) et en rose (partie non bâtie) (chemin de ronde) sur le plan joint à l'arrêté (cad. AR 110) : classement par arrêté du 9 juin 2017

Origine et histoire

L'ancienne prison circulaire d'Autun, située place Saint‑Louis (Saône‑et‑Loire), a été édifiée au milieu du XIXe siècle par l'architecte départemental André Berthier selon les principes de la prison cellulaire et d'un dispositif panoptique. L'édifice se présente sous une forme cylindrique parfaite et s'inscrit dans les réflexions du XIXe siècle sur la rationalisation et l'humanisation des peines. Sa conception reprend l'idée d'observation centrale inspirée de Bentham, permettant en théorie la surveillance des cellules individuelles. Cependant, Berthier n'a pas élevé une tour de surveillance centrale au sens strict : il a substitué à ce modèle un autel surélevé, visible de toutes les cellules, où se postaient les gardiens. La prison se compose de deux bâtiments : un logement administratif et un corps circulaire destiné aux cellules, relié au palais de justice par un passage. La tour circulaire, couverte d'une coupole qui constituait la principale source de lumière, mesure 13 mètres de haut et 23 mètres de diamètre et comprend trois niveaux répartissant cinquante cellules trapézoïdales. Chaque cellule a une profondeur de 4 mètres et des côtés de 2 et 3 mètres; la toiture offre une terrasse en cases qui servait de promenade aux détenus. Le bâtiment rectangulaire abritait le greffe et le logement des gardiens. L'édifice conserve intégralement sa distribution intérieure — escaliers, coursives, cours de promenade en partie haute — ainsi que son second œuvre, notamment les portes de cellules et leur serrurerie; des traces de la vie carcérale, graffitis et inscriptions, demeurent visibles. La prison, pensée pour répondre aux enjeux de sûreté et de surveillance, a cependant montré des limites pratiques : absence d'infirmerie, capacité restreinte et impossibilité matérielle d'assurer l'isolement des détenus. Conçue pour trente lits, elle accueillait en moyenne quarante individus et a compté jusqu'à quatre-vingt-seize prisonniers en un même jour, obligeant parfois à coucher des détenus sur de la paille dans la salle commune, le cachot, de petits cabanons ou les corridors. L'impossibilité de séparer prévenus et condamnés empêchait la mise en œuvre effective de la séquestration destinée à protéger les détenus de mauvaises influences et à favoriser la rééducation par la réflexion, la lecture et la prière. Désaffectée en 1956, la prison fut vendue à un particulier qui loua les cellules pour du stockage temporaire. Inscrite à l'inventaire des monuments historiques en 1975, elle est devenue propriété de la ville d'Autun en mars 2003; fermée au public, elle doit être intégrée au projet d'extension du musée Rolin.

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