Période
fin 2e quart XVIIIe siècle, 2e moitié XVIIIe siècle, 1er quart XIXe siècle, 4e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Les éléments suivants de l'ancienne propriété de Camille Corot : les façades et toitures de la maison, comprenant le porche ainsi que la terrasse et son escalier en vis ; le jardin en totalité, comprenant notamment les fabriques (rotonde, glacière, pavillon rustique), la rivière artificielle et les éléments en rocaille ; le mur et la barrière de clôture avec le portail d'entrée ; les deux parcelles d'implantation, le tout étant situé 7 rue du Lac, sur les parcelles n° 473 et n° 486, figurant au cadastre section AE, tel que délimité et légendé sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 15 octobre 2024
Origine et histoire
La propriété trouve son origine dans un domaine seigneurial remembré, loué ou acquis successivement par des artisans aisés, commerçants, hommes de lettres, fonctionnaires et bourgeois qui l'aménagent progressivement. Un jardin d'utilité, organisé de façon régulière, est installé au départ et une écurie est établie autour de 1740. Vers 1750 une maison est érigée comme résidence secondaire, puis agrandie à plusieurs reprises jusqu'à la fin des années 1780 tandis que les dépendances se multiplient. Jean Nicolas Thierriet de Granpré transforme une partie du terrain en jardin d'agrément paysager et pittoresque, doté de fabriques — une rotonde, une glacière et, plus tard, un pavillon rustique — ainsi que d'une cascade et d'une rivière artificielle. Son successeur, Charles Guillaume Etienne, ajoute au porche d'entrée un dispositif inspiré de l'ordre dorique sans base. La vocation de lieu de villégiature, calquée sur le modèle aristocratique de la seconde moitié du XVIIIe siècle, s'affirme nettement. La famille du peintre Camille Corot acquiert ensuite la propriété : Corot y séjourne comme résidence secondaire partagée avec ses parents et la famille de sa sœur entre 1817 et 1875, et Ville-d'Avray lui sert de source d'inspiration pour 266 peintures et dessins. L'éditeur, imprimeur et libraire Alphonse Lemerre, proche des Parnassiens, devient propriétaire puis maire de la commune ; il utilise la maison comme résidence principale, tout comme les propriétaires qui lui succèdent. Les divers occupants ont conservé les caractéristiques essentielles de la demeure, du jardin et des communs, qui restent très proches de leur état du début du XIXe siècle.