Période
3e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Ecole d'artillerie : mur d'enceinte sur le boulevard Lahitolle, avec les grilles et le portail ; façades et toitures (cad. CE 1). Fonderie : mur d'enceinte sur le boulevard Lahitolle, avec les grilles et les portails ; façades et toitures des deux bâtiments d'administration et d'habitation (A et B) ; façades et toitures des dépendances de ces deux bâtiments (T et S) ; cour d'honneur ; mur séparant la cour d'honneur de la cour de la fonderie proprement dite, avec les grilles et le portail ; cours et rues de la fonderie ; façades et toitures des ateliers et des magasins, à savoir : atelier mécanique (H) , ateliers mécaniques (K) , pavillons (I : atelier de découpage des ailettes, et P : magasin d'objets divers et laboratoire) , constructions liant les pavillons I et P aux ateliers H et K, forerie (E) , cisèlerie (F) , magasin général d'approvisionnement (N) , magasin aux bois et aux métaux (O) , écurie-hangar (Q) , magasins aux approvisionnements (O') (les lettres entre parenthèses renvoient au plan joint à l'arrêté) (cad. CE 2, 35) : inscription par arrêté du 8 mars 1995
Origine et histoire
La décision, prise sous Napoléon III en 1860, de créer à Bourges un grand complexe d'armement visait à regrouper une fonderie destinée à remplacer les trois fonderies « royales » de Strasbourg, Toulouse et Douai, l'école de pyrotechnie de Metz et un arsenal, afin de moderniser des établissements devenus obsolètes et de les éloigner des frontières. Les travaux, supervisés par le lieutenant-colonel David, débutèrent en octobre 1862 et s'achevèrent au début de 1866. Les établissements militaires comprenaient une fonderie de canons, un arsenal et un dépôt de matériel, répartis sur un site dont une partie était consacrée à l'administration et au logement des officiers et l'autre, isolée à l'arrière, à la fonderie; l'ensemble respectait un plan symétrique. Le sculpteur berruyer Jules Dumoutet réalisa en 1864 le fronton de la fonderie. L'École d'Artillerie et l'état-major de l'artillerie du VIIIe corps d'armée furent élevés en 1875, puis furent implantés en dehors du périmètre un centre d'expérimentation des armes terrestres, un polygone de tir, la Pyrotechnie (usine de munitions) et des casernes. Pendant la Première Guerre mondiale, deux ateliers en voile de béton furent construits sur le site. Pour répondre aux besoins des ouvriers — jusqu'à 23 000 —, on édifia également des magasins, une école, un hôpital et une prison; l'ensemble occupait 30 hectares, presque autant que la ville ancienne. La fonderie prit le nom d'Atelier de Construction de Bourges (ABS) en 1912 et s'étendit sur l'ensemble du site Lahitolle. En 1967 l'ABS fut regroupé avec l'École centrale de pyrotechnie au sein de l'Établissement de Fabrication d'Armement de Bourges (EFAB), lequel passa au Groupement Industriel de l'Armement Terrestre (GIAT) en 1971 puis à Giat Industries en 1990. En 1995 l'École d'artillerie, le mur d'enceinte sur le boulevard Lahitolle, les grilles, le portail d'entrée ainsi que certaines façades et toitures furent inscrits sur la liste supplémentaire des Monuments historiques. Un certain nombre de constructions d'origine subsistent — bâtiments d'habitation et d'administration, ateliers et magasins — ; elles sont édifiées en appareil de pierre de taille, dans un style néo-classique caractéristique du Second Empire, avec des élévations fondées sur un système répétitif de baies normalisées et une symétrie rigoureuse. Le site de la fonderie accueille aujourd'hui des activités administratives et d'enseignement.