Ancienne synagogue à Bouxwiller dans le Bas-Rhin

Ancienne synagogue

  • 67330 Bouxwiller
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Crédit photo : Olivier Lévy - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ainsi que le parvis avec son mur de clôture (cad. 3 39) : inscription par arrêté du 3 avril 1984

Origine et histoire

L'ancienne synagogue de Bouxwiller remplace celle du XVIIIe siècle située rue des Juifs, dotée d'un bain rituel en sous-sol, qui fut rasée par les nazis. Sa construction fut projetée en 1842 ; le terrain fut offert par Charles Henri Schattenmann, directeur des Mines, et une souscription lancée en 1845. En 1896, l'intérieur fut remanié pour augmenter le nombre de places. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands en firent une fabrique de carton ; à leur départ, le bâtiment fut pillé et saccagé : les rouleaux de la Torah furent brûlés et les inscriptions hébraïques détruites. Après-guerre, seul un petit oratoire fut réaménagé et des offices eurent lieu dans les années 1950. En 1983 le lieu de culte fut abandonné et menacé de démolition pour faire un parking de supérette. L'association des Amis du Musée judéo-alsacien de Bouxwiller (AMJAB), créée en 1983 sous l'impulsion de Gilbert Weil, proposa de transformer l'édifice en musée, en partenariat avec les pouvoirs publics. Le bâtiment est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 3 avril 1984 et la ville en devint propriétaire en 1986. Après quinze ans de démarches, le musée ouvrit ses portes le 1er juillet 1998 ; il retrace la culture judéo-alsacienne et est géré par l'AMJAB. Le musée est situé à Bouxwiller (Bas-Rhin), dans la Collectivité européenne d'Alsace en région Grand Est, où une communauté juive a longtemps prospéré. À l'entrée, le dicton alsacien « Lewe un Lewe lonn » signifie « Vivre et laisser vivre ». Le vide intérieur laissé par l'usage industriel a permis un aménagement spécifique : rampes et plateaux se succèdent pour créer, par les couleurs, la lumière et les perspectives, des ambiances adaptées aux thèmes. Cette synagogue fait partie des 267 synagogues construites après la Révolution française ; 184 d'entre elles se trouvent en Alsace‑Moselle, témoignant de l'importance du patrimoine juif régional. L'AMJAB a mené de multiples actions de recherche et de sauvegarde, dont le relevé d'une quarantaine de synagogues rurales par des élèves-architectes sous la direction du professeur Fr. Luckel. Des chantiers d'été aidés par ICOMOS (UNESCO) ont permis un travail étudiant sur la nécropole d'Ettendorf et l'étude de graffiti hébraïques gravés sur les remparts de Neuwiller-lès-Saverne. À son initiative, un ensemble synagogue‑école‑bain rituel à Hochfelden a été sauvé et repris par une association locale. En remportant un concours européen organisé par la Communauté économique européenne, l'AMJAB a permis la réhabilitation et l'ouverture au public, en 2000, de la synagogue dite « cachée » de Pfaffenhoffen. L'association mène recherches, expositions, publications et conférences pour replacer le patrimoine bâti dans la culture qui l'a généré. L'AMJAB a reçu le Prix Patrimoine Vivant de la Fondation de France et bénéficie du soutien de la Fondation du judaïsme français. Gilbert Weil, fondateur du musée, est décédé en 2023.

Liens externes