Ancienne usine dans les Ardennes

Ancienne usine

  • 08200 Vrigne aux Bois
Crédit photo : Adri08 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée ; propriété de la commune

Frise chronologique

Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1800
1900
2000
1813
Acquisition du moulin
1817
Demande d'installation
1820
Construction du logement patronal
1822-1823
Construction de l'usine
1824
Ordonnance royale
1825
Achèvement de l'ensemble
1848
Extension des installations
1876
Mise en location
1935
Changement de production
1969
Fermeture définitive
1991
Inscription aux monuments historiques
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures des bâtiments de la forge Jean-Nicolas Gendarme, y compris les deux halles à charbon, la halle au haut-fourneau, la forge et l'émonderie ; site de la forge de Jean-Nicolas Gendarme, y compris l'étang et le système hydraulique ; façades et toitures des anciens logements d'ouvriers de l'usine ; façades et toitures de l'ancien château du maître de forge (cad. AD 104, 139, 140, 284 ; ZC 44) : inscription par arrêté du 18 octobre 1991

Personnages clés

Jean-Nicolas Gendarme Maître de forges et constructeur de l'usine.
Marguerite Gendarme-Evain Fille de Jean-Nicolas Gendarme, ayant mis l'usine en location.
Famille Dardenne Famille locataire produisant de la quincaillerie.
Famille Creton Famille occupant les bâtiments de 1935 à 1969.

Origine et histoire

L'ancienne usine de Vrigne-aux-Bois (Ardennes) a été construite en 1822-1823 par le maître de forges Jean-Nicolas Gendarme. Elle aligne trois corps de bâtiments sous des réserves d'eau compartimentées destinées à fournir la force hydraulique. L'un des bâtiments réunissait la forge, le laminoir et un four à puddler fonctionnant au coke, tandis que le haut-fourneau, situé sous sa halle, était alimenté au charbon de bois stocké dans deux halles voisines. Le logement patronal, construit en 1820 et aujourd'hui transformé en école communale, et les logements ouvriers, édifiés en 1825 et parfois désignés « caserne », complètent l'ensemble. En 1817, Jean-Nicolas Gendarme demanda l'installation d'une forge à deux feux dans l'ancien moulin de Saint-Basle pour la fabrication de boulets d'artillerie. En 1820, il sollicita l'établissement d'un haut-fourneau sous l'étang de Saint-Basle, au lieu-dit le Crahaï, sur le ruisseau de la Claire, à l'emplacement de vestiges plus anciens. Une ordonnance royale de 1824 l'autorisa à ériger ce haut-fourneau, mais Gendarme construisit finalement son usine sur le ruisseau de la Vrigne, à l'emplacement du moulin du quartier acquis en 1813, et creusa les étangs destinés à l'alimenter. En 1848, quatre halles parallèles abritaient la forge avec un foyer d'affinerie au charbon de bois, deux fours à puddler, un ordre de gros marteaux et un autre de deux martinets; à droite se trouvait le haut-fourneau et, à proximité, les deux réserves à charbon de bois. Il semble que le haut-fourneau installé ici correspondait à celui projeté sous l'étang de Saint-Basle. Les bâtiments arrière pouvaient contenir une scierie et deux bocards à crasse munis de huit pilons chacun. Les grands tirants de fer du pignon nord portant l'inscription « MG 1825 » indiquent la date d'achèvement de l'ensemble. Des logements aménagés dans la moitié méridionale des halles à charbon et du haut-fourneau, occupés dès l'époque de Gendarme, étaient encore habités en 1985. Après la mort de Jean-Nicolas Gendarme, l'établissement resta dans la famille puis, vers 1876, sa fille Marguerite Gendarme-Evain le mit en location. Les familles locataires, dont les Dardenne, y produisirent de la quincaillerie jusqu'en 1935; la famille Creton occupa ensuite la totalité des bâtiments de 1935 jusqu'à la fermeture définitive en 1969. Pendant l'occupation par la famille Creton, la forge et le haut-fourneau furent modernisés par l'installation de turbines — encore en place — et d'une machine à vapeur pour alimenter la manufacture. Une partie de la toiture de la halle de la forge s'est effondrée vers 1985 et la halle est depuis découverte; la boquerie située à l'arrière de la première halle à charbon a été détruite. En 1851, le haut-fourneau consommait annuellement 1 400 m3 de minerai de fer provenant des minières ardennaises et 5 200 kilolitres de charbon de bois issus des propriétés de la famille Evain-Gendarme, produisant ainsi 800 000 kg de fonte moulée et de plaques. La fonte moulée servait à fabriquer des fers à repasser et des projectiles d'artillerie, tandis que les plaques alimentaient la forge. La forge consommait 1 080 kilolitres de charbon de bois et 850 000 kg de houille en provenance de Liège et de Charleroi, et transformait une partie de la production du haut-fourneau en 1 300 000 kg de fer en barres, ensuite laminé et fendu dans l'établissement inférieur de Vrigne-au-Bois. Aujourd'hui subsistent le haut-fourneau, la forge, deux halles de stockage du combustible et, à l'arrière, deux des étangs qui alimentaient le site. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1991.

Liens externes