Ancienne usine métallurgique La Macérienne dans les Ardennes

Ancienne usine métallurgique La Macérienne

  • 08000 Charleville-Mézières
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Ancienne usine métallurgique  La Macérienne
Crédit photo : HenriDavel - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Frise chronologique

XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1884
Déclassement militaire
1894
Fondation de l'usine
1897
Orientation automobile
1908
Incendie de la fonderie
1914-1918
Occupation allemande
1984
Fermeture de l'usine
2012-2014
Inscription historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

La totalité du grand atelier à étages, du bâtiment accolé des turbines, du bâtiment de nickelage au centre de la cour, du bâtiment de stockage à l'ouest de la cour, les façades et toitures de la maison du concierge sur la rue et des bâtiments des bureaux, l'entrée sur la rue (cad. CE 584) : inscription par arrêté du 31 décembre 2012 - Les façades et les toitures de la maison du directeur de l'ancienne usine, ainsi que celles du bâtiment de dépendances jouxtant le bâtiment des turbines et l'entrée sur la rue avec sa grille, situées 4, avenue Louis-Tirman (cad. CE 15) : inscription par arrêté du 6 juin 2014

Personnages clés

Adolphe Clément Industriel fondateur de l'usine La Macérienne et pionnier de l'automobile.
Marie-Georges Mialaret Maire ingénieur ayant aménagé les terrains militaires pour attirer l'industrie.

Origine et histoire

L'ancienne usine métallurgique La Macérienne, à Charleville-Mézières, est un site industriel inscrit aux monuments historiques, connu pour avoir fabriqué des pièces pour les cycles Clément-Gladiator puis pour les automobiles Clément‑Bayard. La ville de Mézières, déclassée comme place forte en 1884, vit l'aménagement de terrains militaires situés au bord de la Meuse par le maire ingénieur Marie‑Georges Mialaret, qui y fit creuser un étang et un canal fournissant une force motrice bon marché. Profitant de cette offre, Adolphe Clément y installa en 1894 l'usine appelée La Macérienne, destinée à la production de pièces détachées, et développa le site jusqu'à la Première Guerre mondiale. Dès 1897 il s'oriente vers l'automobile en s'associant avec Gladiator pour les véhicules Clément‑Gladiator, puis voit évoluer la raison sociale et l'image de marque de son entreprise jusqu'aux noms Bayard‑Clément puis Clément‑Bayard. Pendant la Première Guerre mondiale, l'usine subit l'occupation allemande : des machines sont emportées, l'atelier mécanique sert d'hôpital militaire et la fonderie est réutilisée par l'état‑major ennemi. Après 1919, la production du site se tourne progressivement vers la fonderie, la construction mécanique sous licence (notamment pour des tracteurs et des pelleteuses), le traitement de surface des métaux et le rayonnage. Adolphe Clément conserva l'usine de Mézières alors qu'il céda d'autres installations, et ses descendants en restèrent propriétaires jusqu'en 1975 ; l'entreprise fermera en 1984. Depuis les années 2000, une partie des bureaux accueille des services municipaux, la friche accueille chaque année le festival Cabaret Vert, et la ville a engagé un projet de réhabilitation visant des usages économiques et culturels, incluant des locaux tertiaires et une scène de musiques actuelles. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 2012 et 2014.

Sur le plan architectural, Clément accorda une attention certaine à l'esthétique : pierre jaune de Dom, larges baies, colonnes en chaîne harpée, frontons ouvragés et balustrades de pierre sur des toits‑terrasse participent à la qualité formelle de l'ensemble. La construction s'est déroulée en une douzaine de tranches, l'essentiel étant édifié de façon continue jusqu'en 1914 ; un atelier supplémentaire date de l'entre‑deux‑guerres et des annexes plus modestes relèvent d'après‑seconde guerre mondiale. Parmi les bâtiments, le grand atelier mécanique, sur trois niveaux, présente des murs en moellons et pierres de taille, des toitures en terrasse et des planchers à poutrelles métalliques hourdés de béton, soutenus par des piliers en fonte ; un monte‑charge électrique y fut installé dès 1898. Accolé, le bâtiment des turbines, sur deux niveaux, reprend une structure comparable. Le logement du concierge, implanté côté rue avec sa logette de surveillance, marque l'entrée de ce qui fut la fonderie partiellement détruite par un incendie en 1908. Entre ce logement et le grand atelier se trouvent les bureaux, bâtis en moellons et pierres de taille, l'apparence d'une habitation avec un étage et un toit à quatre pans en ardoises. L'atelier de nickelage, situé derrière les bureaux entre l'ancienne fonderie et le grand atelier, se distingue par un remplissage en briques, des linteaux en poutrelles métalliques et un seul niveau. À l'arrière, le nouvel atelier mécanique dit "atelier Eiffel" est un bâtiment de plain‑pied composé de travées couvertes de sheds reposant sur une charpente métallique, avec un nombre réduit de piliers pour libérer l'espace au sol ; ses fondations mêlent socles en béton armé et piliers métalliques. Cet atelier a été réalisé en plusieurs étapes et a accueilli des machines‑outils importées d'outre‑Atlantique, posées sur un pavage en bois. Le magasin général, reconstruit en 1909 pour remplacer en partie l'ancienne fonderie, est un bâtiment long dont la structure en béton armé est revêtue de parements de pierre afin de s'harmoniser avec les premiers édifices. D'autres ateliers et la maison patronale, aux façades néo‑gothiques, complètent le site.

Liens externes