Ancienne villa les Palmiers, actuellement Archives municipales, et son parc, actuellement parc des Grands Cèdres à Nice - Le Vieux Nice dans les Alpes-Maritimes

Patrimoine classé Patrimoine urbain Palais

Ancienne villa les Palmiers, actuellement Archives municipales, et son parc, actuellement parc des Grands Cèdres

  • 7 Avenue de Fabron
  • 06300 Nice
Palais de Marbre à Nice
Ancienne villa les Palmiers, actuellement Archives municipales, et son parc, actuellement parc des Grands Cèdres
Crédit photo : CHRIS230 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété privée

Patrimoine classé

Ancienne villa avec ses décors intérieurs ; ensemble du parc et des jardins, y compris les falaises artificielles, grottes et rocailles, les bassins, les fabriques et dépendances, la statuaire et éléments de décor, mais à l'exclusion des immeubles d'habitation des années 1950 (cad. NE 202, 236, 237) : inscription par arrêté du 23 juin 1993

Origine et histoire du Palais de Marbre

La villa Les Palmiers, dite palais de Marbre, est une imposante demeure de Nice datant des années 1870 et, depuis 1963, elle abrite les archives municipales. Située au 7-9 avenue de Fabron, son architecture mêle références de la Renaissance italienne et du néoclassicisme et s’inscrit dans la vogue du palladianisme, comparable à Chatsworth House en Angleterre ou à Marble House de Newport. Vers 1840, le quartier de Fabron était encore une zone rurale et le banquier niçois Honoré Gastaud transforma son habitation en un domaine de plus de 23 hectares planté d’espèces exotiques — araucarias, palmiers, eucalyptus et cèdres dont certaines pièces existent encore aujourd’hui —, agrémenté de fabriques et de belvédères. En 1858 la tsarine Alexandra Feodorovna visita ce jardin réputé, scène immortalisée par une aquarelle d’Hercule Trachel conservée au musée Masséna. Lors des festivités de l’annexion du comté de Nice en 1860, Napoléon III et l’impératrice Eugénie y furent logés ; une inscription et un zouave peint, aujourd’hui disparus, en témoignaien t autrefois. L’ouverture en 1864 de la voie ferrée PLM supprima la partie du domaine située en bord de mer.

En 1871 le marchand d’art britannique Ernest Gambart acheta la quasi-totalité du domaine, tandis que François Blanc acquit une petite parcelle sur laquelle fut édifié le château Sainte-Hélène. Gambart fit appel à l’architecte Sébastien-Marcel Biasini pour construire une somptueuse demeure à l’italienne destinée aux réceptions et aux expositions des œuvres de ses protégés, comme Nicaise De Keyser, Rosa Bonheur et Lawrence Alma-Tadema. L’édifice fut entièrement revêtu de marbre de Carrare, d’où son surnom, et un vers de John Keats — « A thing of beauty is a joy for ever » — fut gravé sur la façade sud. Le parc, déjà subtropical, s’enrichit de serres, de pavillons, de fausses ruines à l’antique, de rocailles et d’un jardin à l’anglaise.

Après la mort de Gambart en 1902, le domaine fut vendu en février 1905 au baron russe Alexandre von Falz‑Fein, qui y apporta d’importantes modifications, notamment une serre et une salle de bal ; sa fille Thaïs y naquit en 1911. À la suite de la Révolution russe et du décès du baron à Berlin en 1919, sa veuve, réfugiée à Nice, dut se séparer du bien. En 1924 Édouard Soulas, négociant et promoteur, acquit la propriété, fit décorer l’intérieur dans un goût néo‑Louis XV comparable à celui de son autre résidence et confia au paysagiste Octave Godard la réalisation d’un jardin méditerranéen à la française. En 1928 il céda une parcelle à l’est pour permettre l’élargissement du chemin devenu avenue de Fabron ; il mourut en 1943 et ses héritiers ne procédèrent au partage qu’en 1951.

Au début des années 1950, la villa servit de décor à plusieurs tournages célèbres, dont Lola Montès de Max Ophüls (1955), Cela s’appelle l’aurore de Luis Buñuel (1956) et L’Énigmatique Monsieur D (1956). Le 14 novembre 1956 l’ensemble du domaine fut vendu à une société immobilière qui projetait sa démolition pour y construire des immeubles ; les mesures préfectorales de 1954 protégeant les espaces arborés empêchèrent la destruction du parc. À partir de 1958 émergèrent les immeubles dits « Les Grands Cèdres » et les promoteurs cédèrent la villa à la ville de Nice en 1960. Après l’abandon d’un projet de résidence pour hôtes de prestige, la municipalité aménagea dans la villa, amputée de la grande salle de bal et des communs, le service des archives municipales, inauguré le 18 novembre 1963. De 1964 à 1989 la villa accueillit également le Centre international de formation européenne pour des cycles organisés en partenariat avec l’université et l’Institut européen des hautes études internationales. Dans les années 1990 le jardin fut encore réduit lors de l’élargissement de la voie urbaine Mathis, qui traversa les rocailles, et la villa, l’ensemble du parc et les éléments décoratifs des jardins (à l’exclusion des immeubles des années 1950) furent inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 23 juin 1993.

Devenir actuel

Depuis 1963, il accueille le service des archives municipales de la ville.

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