Anciennes forges d'Uza dans les Landes

Anciennes forges d'Uza

  • 40170 Uza
Anciennes forges dUza
Anciennes forges dUza
Crédit photo : Jibi44 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIXe siècle, XXe siècle

Patrimoine classé

L'ancien atelier d'usinage (cad. AA 1) : inscription par arrêté du 3 mai 2004

Origine et histoire

La forge-fonderie d'Uza, considérée comme la plus ancienne du département des Landes, a été fondée en 1759 et a cessé toute activité en 1981. Installée au cœur du domaine de la famille de Lur-Saluces, elle tirait parti du minerai de garluche, du charbon de bois issu du pin maritime et de l'énergie hydraulique du ruisseau du Vignac, qui actionnait soufflets et martinets. En 1759 le marquis Pierre de Lur-Saluces donna sa vicomté à son fils Henri Hercule Joseph pour y établir un haut fourneau ; Henri s'associa rapidement à sa sœur Marie-Anne Henriette et admit la compagnie Pigeot pour la régie et l'administration. Des forges existaient sur le site depuis le XIIIe siècle, mais c'est au milieu du XVIIIe siècle qu'un virage industriel accélère la production. La fonte produite a fourni des boulets de canon à la marine sous Richelieu puis à l'arsenal de Bayonne. La production fut interrompue pendant la Révolution en raison de l'émigration de son propriétaire ; de 1806 à 1809 les fermiers de la forge furent l'abbé Louis-Mathieu Desbiey et François Dubourg. Après une période difficile durant la première moitié du XIXe siècle, les forges connurent une nouvelle expansion sous le Second Empire, notamment grâce à des contrats avec la Compagnie du Midi pour la ligne de Bordeaux-Saint-Jean à Irun ouverte entre 1854 et 1864. L'ouverture en juillet 1889 de la ligne Uza–Morcenx facilita l'approvisionnement et le développement des échanges. En 1851 l'établissement employait 162 personnes, dont de nombreux ouvriers spécialisés originaires du Pays basque. Vers 1860, la source locale de minerai commença à s'épuiser et le site diversifia ses approvisionnements ; une retenue d'eau sur le Vignac créa alors l'étang de la forge d'Uza, d'environ 6 hectares. La paroisse d'Uza fut créée le 6 septembre 1865, l'église Saint-Louis construite de 1867 à 1869, et la commune d'Uza formée en 1872 par partition de communes voisines. La concurrence, notamment l'ouverture des Forges de l'Adour à Tarnos en 1881, pesa sur l'activité ; le haut-fourneau fonctionna jusqu'en 1903, après quoi la production se limita à de la fonte de seconde fusion. Une petite fonderie subsista jusqu'à sa fermeture définitive en 1981, marquant la fin des petites forges rurales des Landes, où seule reste aujourd'hui une activité sidérurgique industrielle à Tarnos. Le haut-fourneau a été rasé et l'atelier abandonné ; ce dernier constitue l'ultime témoignage des forges d'Uza et conserve un ensemble de machines-outils et d'outillage de petite forge. La forge d'Uza est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 3 mai 2004. Enfin, d'autres forges landaises du même type ont existé : Pontenx (1765–1921), Ychoux (fin XVIIIe siècle–1898), Pissos (autorisé en 1818–1885), Castets (1820–1930) et Brocas (1833–1904).

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