Origine et histoire
Les anciens abattoirs de Toulouse ont été conçus à la demande de la municipalité pour regrouper les installations et améliorer la salubrité et la surveillance de l'octroi ; la décision de regrouper les différents abattoirs date de 1823, l'architecte Urbain Vitry étant chargé du projet en 1825, les travaux ayant été entrepris en 1827 et l'ensemble inauguré le 29 novembre 1831. L'ensemble présente une composition de type basilical, à articulation symétrique et langage néo-classique : une grille d'entrée flanquée de deux pavillons servant de logements et de bureaux, une cour centrale, et un bâtiment principal contenant un vaste espace couvert encadré par les échaudoirs des bœufs et des veaux. De part et d'autre du bâtiment principal se disposent les bouveries et les bergeries ; à l'arrière se trouvent la triperie et le fondoir, prolongés par des échaudoirs en demi-cercle destinés aux cochons. L'édifice a été agrandi et transformé entre 1881 et 1891 par l'architecte municipal Achille Gaubert, puis de nouveau entre 1927 et 1929 par l'entreprise Les Charpentiers toulousains sous la conduite de l'architecte Jean Montariol. L'activité des abattoirs s'est poursuivie jusqu'en 1988 ; le site est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 13 mars 1990. Un syndicat mixte entre la ville de Toulouse et la région Midi-Pyrénées a été créé le 2 décembre 1991 pour aménager sur le site un espace d'art moderne et contemporain, et le projet des architectes Antoine Stinco et Rémi Papillault retenu en 1995 a donné lieu à d'importants travaux de démolition et de reconstruction entre 1997 et 2000. Réaménagés pour accueillir un musée d'art moderne et contemporain, les anciens abattoirs ont rouvert au public en 2000 sous la dénomination Les Abattoirs, Musée - Frac Occitanie Toulouse. Institution née de la fusion du musée d'art moderne et contemporain de la ville de Toulouse et du Fonds régional d'art contemporain, Les Abattoirs rassemblent les collections de la ville et celles du Frac Midi-Pyrénées et sont gérés par un syndicat mixte ; ils sont labellisés « Musée de France » et situés sur la rive gauche de la Garonne. Sur le site se trouvent des collections permanentes, une bibliothèque, une galerie des publics, des ateliers, un auditorium, une librairie et un restaurant, et l'établissement diffuse aussi des expositions et des productions d'artistes en région. Les Abattoirs conservent environ 3 880 œuvres et objets couvrant l'art moderne et contemporain, depuis des pièces anciennes de 1934 jusqu'à des acquisitions récentes ; la collection moderne, enrichie par la donation d'Anthony Denney et par des dépôts du Centre Georges-Pompidou issus de la donation de Daniel Cordier, illustre des courants tels que l'abstraction lyrique, l'art informel, Cobra et l'art brut. La donation d'Anthony Denney comprend principalement des peintures des années 1950 et 1960 d'artistes tels que Karel Appel, Jean Dubuffet, Lucio Fontana ou Antoni Tàpies, tandis que la collection liée à Daniel Cordier témoigne du parcours d'un galeriste et se trouve complétée depuis 2005 par des dons d'arts premiers et d'objets de curiosité. La collection abrite également le rideau de scène de Picasso, La Dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin, œuvre monumentale présentée de manière spécifique six mois par an en raison de sa fragilité. Les Abattoirs conservent en outre un fonds contemporain représentant la diversité des positions artistiques des années 1970 et 1980. L'établissement exerce plusieurs missions : programmation muséographique, diffusion hors-les-murs en région en tant que Frac, soutien à la création via un prix annuel destiné aux artistes de moins de 35 ans liés à la région Occitanie, accueil et médiation pour des publics variés, et mission documentaire. La médiathèque et la bibliothèque offrent plus de 30 000 références, une importante collection de livres d'artistes et une bibliothèque jeunesse ; la documentation gère et met à disposition dossiers, photothèque et un catalogue consultable en ligne. Parmi les directeurs figurent Alain Mousseigne, Olivier Michelon (2011-2016), Annabelle Ténèze (2016-2023) et Lauriane Gricourt (2024-).