Anderitum Cité antique de Javols à Javols en Lozère

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Villa Gallo-Romaine

Anderitum Cité antique de Javols

  • Village
  • 48130 Peyre en Aubrac
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Anderitum Cité antique de Javols
Crédit photo : Sanguinez - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune ; propriété d'une société privée

Période

Antiquité, Gallo-romain

Patrimoine classé

Les vestiges archéologiques de la cité de Gabalium (cad. 203 à 205, 212, 214 à 219, 221 à 223, 1033 à 1036, 1052, 1138, 1142, 1144, 1150, 1154 à 1156, 1159 à 1161) : inscription par arrêté du 15 mars 1954 - Les parcelles renfermant des vestiges de la ville antique de Javols (cad. A 1110, 1111, 1143) : inscription par arrêté du 25 juillet 1991

Origine et histoire de l'Anderitum Cité antique

Javols, l’Antique Anderitum, est la capitale gallo-romaine des Gabales et constitue un cas rare de chef-lieu de cité ayant subsisté comme village sans avoir été profondément réurbanisé. Le site archéologique a livré temples, thermes, rues et une place circulaire, et son occupation principale s’étend de la fin du Ier siècle av. J.-C. à la fin du IIIe siècle apr. J.-C. Le nom Anderitum, fondé sur les racines gauloises ande + rito-, renvoie à l’idée d’un gué important et évolue au fil des siècles jusqu’à devenir Javols, signifiant aussi « la ville des Gabales » dans la toponymie romaine. La ville semble avoir été créée comme chef-lieu de civitas sous Auguste et, à son apogée au IIe siècle, couvrir quelque 35 à 40 hectares avec quelques milliers d’habitants. Son plan comporte un centre civique orthogonal doté d’un forum, d’une curie et d’une basilique, des thermes, un édifice de spectacles interprété comme amphithéâtre ou théâtre-amphithéâtre, des domus et un réseau de rues régulier. Édifices publics et maisons utilisent surtout le granite local, tandis que des matériaux décoratifs proviennent de régions lointaines. Le site est implanté dans la vallée du Triboulin, aménagé par la création de quais en blocs de granite pour canaliser le ruisseau et gagner de la surface constructible, et des terrasses comblent les différences d’altitude entre 972 et 1 015 m. Des occupations antérieures existent dès l’âge du fer, avec une implantation laténienne diffuse sur les hauteurs et des habitats périurbains attestés jusqu’au IIIe siècle apr. J.-C. La romanisation se manifeste par le plan urbain, les bâtiments publics et l’adoption progressive de modes de vie et d’objets romains, même si les traditions locales persistent longtemps. À la fin du IIe siècle la ville entre en déclin : des incendies endommagent de nombreux édifices entre la fin du IIe et la fin du IIIe siècle et l’emprise urbaine se contracte, sans toutefois aboutir à un abandon immédiat puisque des traces d’activité sont repérées jusqu’au Ve siècle. Le transfert du chef-lieu vers Mende au Haut Moyen Âge, concomitant de la promotion de cette ville comme siège épiscopal, accélère la désaffection d’Anderitum et marque la transformation progressive du site antique en bourg de Javols. Les vestiges sont exploités comme carrières, la partie basse devient parfois agricole et les secteurs élevés se recolonisent en bois. Les fouilles et observations archéologiques, connues depuis le XVIIe siècle et menées de façon plus soutenue depuis le XIXe siècle, se sont concentrées sur le centre monumental ; des campagnes majeures ont eu lieu entre 1969 et 1994 et des programmes collectifs ont poursuivi les recherches depuis 1996, complétées aujourd’hui par des opérations d’archéologie préventive. Le centre monumental est classé monuments historiques et la protection de l’ensemble a été étendue par la suite ; un musée archéologique existe à Javols et des actions de mise en valeur paysagère, de restauration et de restitutions en réalité virtuelle améliorent la visite. Les découvertes mettent en évidence l’existence de thermes occidentaux et orientaux, d’un forum remanié au IIe siècle, d’un édifice de spectacles de dimensions modestes et de nécropoles périphériques composées d’incinérations et d’inhumations. L’artisanat local comprend bronziers, ateliers de taille du bois et quelques productions métallurgiques, tandis que le commerce apparaît par l’abondance d’amphores et de céramiques d’importation, essentiellement venues du sud de la Gaule et d’autres régions méditerranéennes. Malgré la rareté des inscriptions, la multiplication de stylets, de tablettes en bois et de graffiti sur poteries indique un usage répandu de l’écriture. En dépit de son intégration dans le réseau urbain romain, Anderitum rejoint la catégorie des « capitales éphémères » qui perdent leur statut au Bas-Empire, sans qu’un rempart défensif n’ait été édifié, et dont le déclin résulte vraisemblablement d’un ensemble de facteurs politiques, religieux et environnementaux. Aujourd’hui, le site de Javols-Anderitum offre un témoignage précieux d’une petite ville romaine de moyenne montagne, étudiée par des campagnes archéologiques successives et présentée au public par des aménagements et des outils de restitution.

Liens externes