Aqueduc antique dit d’Arcier dans le Doubs

Crédit photo : JGS25 - Sous licence Creative Commons

Propriété de la commune ; propriété privée

Frise chronologique

Patrimoine classé

Personnages clés

Origine et histoire

L'aqueduc antique dit d'Arcier, parfois nommé aqueduc de Besançon, est un aqueduc gallo-romain d'environ 11 km, construit principalement à flanc de colline entre le hameau d'Arcier (commune de Vaire) et l'actuel square Castan à Besançon. Aujourd'hui presque totalement détruit, il subsiste cependant quelques vestiges le long de la D323 entre Chalèze et Vaire, sous l'ancien siège de la Région Franche‑Comté et sous le square Castan. Les découvertes archéologiques et le contexte politique laissent envisager une construction sous les Flaviens, dans la seconde moitié du Ier siècle après J.-C., l'ampleur et le coût de l'ouvrage nécessitant en effet un soutien impérial ; il a pu être favorisé par les libéralités de l'empereur en reconnaissance du loyalisme des Séquanes. Toutefois, comme certains bâtiments publics de la Boucle semblaient disposer d'eau assez tôt, une datation encore plus ancienne reste possible. L'aqueduc d'Arcier illustre l'aménagement antique d'un chef‑lieu de cité ; il constitue par ailleurs l'un des rares exemples connus dans le nord‑est de la Gaule et le seul aqueduc identifié alimentant Vesontio. Par ses dimensions et ses techniques, il peut être rapproché de l'aqueduc de Montjeu qui approvisionnait Autun. Selon les études, il était édifié entre les sources d'Arcier et Vesontio et aboutissait à un castellum divisorium dans l'actuel square Castan. Les sources d'Arcier étaient alors les seules du secteur présentant le débit et la hauteur suffisants pour alimenter la ville. Le conduit principal était une galerie souterraine de 1,55 à 1,62 mètre de hauteur sous clé et de 0,75 à 0,85 mètre de largeur, pénétrant la ville par une ouverture étroite taillée dans le roc, plus tard appelée Porte taillée. La pente moyenne de l'ouvrage était de 0,22 %, et la conduite fut conçue parallèlement au Doubs, suivant les courbes de niveau plutôt qu'une ligne droite afin de limiter les aménagements. L'aqueduc a fonctionné jusqu'au Ve siècle ; il fut coupé lors des invasions et abandonné, connaissant ensuite une dégradation progressive. Au début du XXe siècle, des vestiges subsistaient en sept points du parcours, notamment près des sources d'Arcier, à la Malate et près du square Castan. À l'époque moderne, des projets de remise en état furent envisagés aux XVIIe et XIXe siècles ; en 1837 la municipalité décida de construire un nouvel aqueduc pour répondre aux besoins croissants. Des études furent menées entre 1843 et 1848, les travaux exécutés entre 1850 et 1855, et des acquisitions réalisées en 1866 assurèrent à la ville la totalité des eaux d'Arcier. Une plaque près de la source atteste de ces travaux et une autre indique l'altitude exacte de la source, notée 272,366 m. Le réservoir Saint‑Jean, aboutissement de l'aqueduc du XIXe siècle et dessiné par l'architecte municipal Alphonse Delacroix, porte des plaques commémorant la reprise du réseau par la ville. Aujourd'hui, les eaux d'Arcier sont encore captées pour une partie de l'alimentation de Besançon et sont traitées par l'usine de la Malate depuis 1935. Par arrêté du 22 octobre 2021, l'ensemble des éléments restants de l'aqueduc antique situés sur les communes de Vaire, Chalèze, Montfaucon et Besançon a été inscrit au titre des monuments historiques.

Liens externes

Aqueduc antique dit d’Arcier sur Wikipedia

Aqueduc antique dit d’Arcier sur Monumentum