Origine et histoire
L'aqueduc romain dit de la Bouillide, parfois appelé de Clausonnes, est l'un des deux conduits qui alimentaient Antipolis (Antibes) à l'époque romaine, avec l'aqueduc de la Font Vieille. Inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 25 juillet 1936, il s'étend sur environ 16 kilomètres. Il se compose de deux branches qui se rejoignent près du pont-aqueduc de la Valmasque, en amont des vestiges du pont-aqueduc sur le vallon du Goa. La source de la branche dite de la Bouillide se situe à Valbonne, tandis que la branche de la Valmasque prenait sa source dans la commune de Mougins. Le tracé devait atteindre Antibes par le vallon de Laval, passer sous l'actuelle place De Gaulle et déboucher vraisemblablement rue de la République ; un fragment de l'ouvrage a été retrouvé dans une maison de la rue du Haut-Castellet. Le pont-aqueduc du Goa, qui permettait le franchissement du vallon, comptait à l'origine quatre travées ; subsistent aujourd'hui les amorces des arches aux extrémités, une pile et divers éléments au sol. Plusieurs autres ouvrages d'art le long du tracé sont encore visibles. L'aqueduc devait notamment alimenter la fontaine romaine du jardin du presbytère. Des travaux récents ont documenté les principaux vestiges encore accessibles et mis en évidence des similitudes avec l'aqueduc de Fréjus. Les deux aqueducs d'Antibes présentent des dimensions comparables, mais leurs techniques de construction diffèrent, ce qui indique des périodes de réalisation distinctes. Les comparaisons avec d'autres monuments font considérer que l'aqueduc de la Bouillide est le plus ancien et remonte au dernier tiers du Ier siècle. L'aqueduc de la Font Vieille, long de 4,5 kilomètres, paraît dater du début du IIe siècle ; sa chambre de captage a été restaurée au XVIIIe siècle par Louis d'Aguillon et est restée en service jusqu'au milieu du XXe siècle. En 2009, une citerne d'environ 60 m3 a été mise au jour dans la Montée Dor de Souchère, probablement destinée à la récupération des eaux de pluie.