Aqueduc de Gorze à Ars-sur-Moselle en Moselle

Patrimoine classé Aqueduc gallo-romain Aqueduc

Aqueduc de Gorze

  • 1 Route d'Ancy
  • 57130 Ars-sur-Moselle
Aqueduc de Gorze
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Aqueduc de Gorze
Crédit photo : Nicolas Fressengeas - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Frise chronologique

Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
200
300
1800
1900
2000
Début du IIe siècle
Construction de l'aqueduc
1840
Classement historique
XIXe siècle
Restauration de l'aqueduc
1980 et 1990
Extension du classement
5 janvier 2006
Transfert de propriété
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Aqueduc : classement par liste de 1840 - Bassin de décantation de l'aqueduc de Corze à Metz, lieudit Aux Roches (cad. Ars-sur-Moselle 10 566, 567) : classement par arrêté du 30 janvier 1980 - Vestiges constitués par les parcelles et par une pile non cadastrée (cad. Ars-sur-Moselle 10 542, 719 à 727) : classement par arrêté du 8 août 1990

Origine et histoire de l'Aqueduc de Gorze

L'aqueduc gallo-romain de Gorze à Metz, qui dessert aussi Jouy-aux-Arches et Ars-sur-Moselle, a été construit vers le début du IIe siècle. Il a fait l'objet d'une restauration au XIXe siècle et figure parmi les monuments historiques depuis la première liste de 1840, classement étendu en 1980 et 1990. La parcelle section 10, n° 772/0.532, précédemment propriété du département de la Moselle, est devenue propriété de l'État (ministère de la Culture) par acte d'échange transmis aux services fiscaux de la Moselle le 5 janvier 2006.

Divodurum (Metz), capitale des Médiomatriques et carrefour des voies romaines de Lyon à Trèves et de Reims à Strasbourg, comptait environ 20 000 habitants au IIe siècle et nécessitait un approvisionnement en eau pour fontaines, les trois thermes romains, les latrines publiques et les artisans. Les points précis de distribution sont inconnus, les thermes du Carmel étant toutefois envisagés comme un lieu privilégié, et la ville disposait d'autres aqueducs.

Le tracé de l'aqueduc s'étendait sur 22 km, reliant la source des Bouillons, près de Gorze (208 m), à Divodurum (184 m). Il comprenait 12,7 km de conduite souterraine, un pont à arcades long d'environ 1,125 km entre Ars-sur-Moselle et Jouy-aux-Arches (niveaux 197 à 193 m) et encore 8 km de galerie souterraine. Une section souterraine est visible entre Gorze et Novéant-sur-Moselle ; de la partie aérienne, qui comptait plus d'une centaine de piles, subsistent aujourd'hui deux bassins et une vingtaine d'arches. Sur la rive gauche, à Ars-sur-Moselle, restent un bassin, deux arcs, cinq arcs contigus et une pile isolée ; sur la rive droite, à Jouy-aux-Arches, on conserve une série de seize arches et le bassin collecteur.

Le bois servait aux échafaudages, aux coffrages et aux engins de levage ; les piles et impostes ont un parement en pierres de taille et un remplissage de mortier de chaux mêlé à de la brique concassée et des pierres de blocage formant le béton romain. Les briques et la chaux étaient fabriquées sur place ; les parois de la canalisation étaient en briques revêtues d'un enduit d'étanchéité à base de chaux grasse et de brique concassée. Les Romains utilisaient des instruments de nivellement et d'alignement comme le chorobate, la groma et la dioptre, ainsi que des engins tels que la chèvre et le mouton pour soulever les charges et enfoncer les pieux. Les piles reposaient sur un radier établi sur une série de pieux de chêne enfoncés dans le sol ; la construction se faisait par paliers en montant des murs d'assise en pierres de taille et en comblant l'intérieur de gravats et de chaux, puis en élevant des échafaudages pour poursuivre l'élévation.

Depuis la source des Bouillons, l'eau parcourt la conduite souterraine en traversant Gorze, recevant le ruissellement du mont Saint-Belin, gagnant le hameau de Sainte-Catherine et longeant la vallée du ruisseau de la Gorzia jusqu'à Novéant, puis s'oblique vers le nord avant de virer vers l'est près d'Ancy-sur-Moselle pour rejoindre Ars-sur-Moselle. La conduite, large de 1,20 m sur 1,80 m de haut, est couverte d'une voûte en plein cintre ; l'eau circulait sur un dallage entre deux murs de briques enduits d'un mortier d'étanchéité et des regards réguliers permettaient l'entretien.

À Ars-sur-Moselle, le canal se déversait dans un réservoir rectangulaire adossé au versant, dont la paroi convexe résistait à la poussée du terrain ; au centre, un bassin carré de 4,4 m sur 3,2 m et 1,3 m de hauteur recevait les eaux pour la décantation avant qu'elles ne repartent, après une petite chute et un virage à 90°, vers la conduite double du pont-canal, chaque conduit ayant 0,85 m de largeur. Ce réservoir, qui recevait également les eaux d'un ruisseau, jouait le rôle de régulateur de débit et déversait l'excédent vers le village d'Ars ; côté pont, chaque conduite disposait d'une vanne de fond permettant une régulation fine et l'évacuation du surplus ; l'ensemble était couvert d'une voûte en pierre et d'une toiture de tuiles, et les sculptures et peintures retrouvées suggèrent une dévotion aux divinités de l'eau.

Le pont-aqueduc franchissait la vallée de la Moselle par un ensemble d'arcades long d'environ 1,1 km, dont 630 m portés au-dessus de la rivière ; il comportait entre 110 et 120 arches, certaines hautes de 30 m avec des portées d'environ une douzaine de mètres. Les piles carrées, posées sur un radier épais, mesuraient 5 m de côté à la base et s'élevaient par sections dégressives jusqu'à 23 m avant les impostes qui supportaient les arches et la canalisation, bâties au moyen de cintres en bois. La canalisation y était à double conduit de 0,85 m chacun, avec une pente importante (4 m sur 1,1 km) assurant le débit et limitant le gel et l'envasement, tandis que la couverture protégeait l'ouvrage ; la disposition à double conduit permettait l'entretien d'un conduit sans interrompre l'alimentation et réduisait la pression sur les parois. Aujourd'hui, ne subsistent sur les versants que les piles : six piles et cinq arches côté Ars-sur-Moselle, et dix-huit piles et dix-sept arches côté Jouy.

Côté Jouy-aux-Arches, le pont-canal se terminait par un bassin de réception circulaire destiné à briser le courant : il comportait un mur épais d'environ 6 m de diamètre et un bassin intérieur d'environ 2,2 m de diamètre avec un réceptacle creux pour faire tourbillonner l'eau, la sortie étant orientée à 90° par rapport à l'arrivée, et l'ensemble était couvert pour préserver la pureté de l'eau et la protéger du gel. La conduite quittait ensuite le bord de la Moselle pour traverser le terrain de l'aérodrome de Frescaty, rejoint la route D5 à la hauteur de la gare d'Augny et pénétrait dans Metz à Montigny jusqu'à la Seille près de l'amphithéâtre ; au-delà, le parcours n'est plus certain.

Liens externes