Origine et histoire de l'Aqueduc de Retz
L'aqueduc de Retz, situé sur les communes de Chambourcy et de Saint-Germain-en-Laye dans les Yvelines, est un ancien aqueduc d'environ six kilomètres destiné à conduire l'eau captée dans la vallée du ru de Buzot jusqu'au château de Saint-Germain-en-Laye. L'eau circule dans une galerie souterraine en meulière dont la hauteur varie de 0,80 à 2 m. L'alimentation de l'ouvrage se faisait en deux points : sur le plateau des Aluets par des pierrées et sur le plateau de Marly par collecte dans une galerie annexe, acheminée vers l'aqueduc par un système de siphon. Le parcours est jalonné de quatre regards permettant d'accéder à la canalisation ; un premier regard, construit par les religieux d'Hennemont en 1733, a été reconstruit entre 1784 et 1787 dans le cadre du réaménagement du système d'adduction d'eau de Saint-Germain-en-Laye, projeté en 1770 par les architectes Soufflot, Hazon et Guillaumot et modifié en 1783 par Cellerier. Le système utilisait plusieurs réservoirs, notamment les étangs de Retz, le réservoir de la place du Marché et le réservoir de Montaigu. L'aqueduc est précédé par le Grand cour, un ancien aqueduc en grès. Face aux besoins accrus en eau de Saint-Germain-en-Laye, la construction de l'aqueduc de Retz a été décidée vers 1679 et réalisée principalement entre 1685 et 1688, les travaux étant conduits par Nicolas Le Jongleur, fontainier du roi, de 1685 à 1690. Des travaux d'augmentation de capacité ont eu lieu en 1731 puis entre 1778 et 1798, et d'autres interventions ont été menées au cours du XIXe siècle. En 1855 un nouvel étang a été creusé parmi les étangs de Retz ; en 1866 le réservoir de la place du marché a été remplacé par un château d'eau et le réservoir de Montaigu a été construit ; dans le même temps l'alimentation de la zone a commencé à être assurée par plusieurs pompes puisant dans la Seine. En 1910 l'aqueduc de Retz n'alimentait plus que le golf de Saint-Germain-en-Laye ainsi que quelques fontaines et riverains, et cette alimentation a été remplacée entre 1930 et 1942 par des puits artésiens. En 1951 l'accès de l'aqueduc à Saint-Germain-en-Laye a été coupé et une partie de sa conduite réutilisée pour alimenter un nouveau lotissement depuis le réservoir de Saint-Germain. Aujourd'hui l'aqueduc sert exclusivement à l'alimentation du golf de Saint-Germain-en-Laye et son trop-plein s'écoule, via le réservoir de Montaigu, dans le ru de Buzot. Les parties subsistantes de l'aqueduc ont été inscrites au titre des monuments historiques en 1988.
