Aqueduc gallo-romain à Jouy-aux-Arches en Moselle

Aqueduc gallo-romain

  • 57130 Jouy-aux-Arches
Aqueduc gallo-romain
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Crédit photo : François BERNARDIN - Sous licence Creative Commons

Frise chronologique

Antiquité
Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
200
300
1800
1900
2000
Début du IIe siècle
Construction de l'aqueduc
1840
Classement historique
1980 et 1990
Extensions du classement
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Voir commune de : Ars-sur-Moselle

Origine et histoire

Aqueduc gallo-romain (Gorze–Metz), Jouy-aux-Arches et Ars-sur-Moselle (Moselle).

L’aqueduc de Gorze à Metz est un ouvrage romain construit vers le début du IIe siècle et classé monument historique depuis la première liste de 1840, classement étendu en 1980 et 1990. Divodurum (Metz), capitale des Médiomatriques et carrefour des voies de Lyon à Trèves et de Reims à Strasbourg, comptait environ 20 000 habitants au IIe siècle et nécessitait un approvisionnement en eau pour fontaines, trois thermes, latrines publiques et activités artisanales. Les points de distribution précis sont inconnus ; les thermes du Carmel semblent avoir été privilégiés, mais la ville disposait d’autres aqueducs.

Le tracé mesurait 22 km et reliait la source des Bouillons, près de Gorze (208 m), à Divodurum (184 m). L’ouvrage comprenait 12,7 km de conduite souterraine, un pont à arcades long de 1,125 km entre Ars-sur-Moselle et Jouy-aux-Arches (niveau 197 à 193 m), puis environ 8 km de conduite souterraine. Une section souterraine est encore visible entre Gorze et Novéant-sur-Moselle. De la partie aérienne, qui comportait plus d’une centaine de piles, subsistent aujourd’hui deux bassins et une vingtaine d’arches : sur la rive gauche, à Ars-sur-Moselle, un bassin, deux arcs, cinq arcs contigus et une pile isolée ; sur la rive droite, à Jouy-aux-Arches, seize arches et le bassin collecteur.

Les piles et impostes présentent un parement en pierres de taille extraites localement, avec un remplissage de mortier de chaux mêlé à des fragments de brique et des pierres de blocage, constituant le béton romain ; les briques et la chaux étaient fabriquées sur place. Le bois servait pour les échafaudages, les coffrages et les engins de levage, et l’enduit d’étanchéité de la canalisation était composé de chaux grasse et de brique concassée. Les instruments de nivellement et d’alignement employés comprenaient le chorobate, la groma et la dioptre, tandis que des appareils comme la chèvre et le mouton permettaient de soulever et d’enfoncer les éléments lourds.

Pour fonder les piles, un radier était établi sur des pieux de chêne enfoncés dans le sol ; la pile était ensuite élevée en pierre de taille cimentée et remplie d’un mélange de gravats et de chaux, les maçons montant l’élévation en plusieurs hauteur successives à l’aide d’échafaudages en madriers. La conduite souterraine partant de la source des Bouillons suit le val de Gorze, traverse le village de Gorze, capte le ruissellement du mont Saint-Belin, gagne Sainte-Catherine, longe la vallée de la Gorzia jusqu’à Novéant puis oblique vers le nord avant de rejoindre Ars-sur-Moselle après Ancy-sur-Moselle. La conduite, longue de 12,7 km, mesure 1,20 m de large sur 1,80 m de haut, est voûtée en plein cintre et comporte un dallage entre deux murs de briques revêtus d’un mortier d’étanchéité, avec des regards d’accès à intervalles réguliers pour l’entretien.

À Ars-sur-Moselle, le canal déversait ses eaux dans un réservoir rectangulaire adossé à la colline, dont la paroi convexe résistait à la poussée du terrain ; au centre se trouvait un bassin carré de 4,4 m sur 3,2 m et 1,3 m de profondeur où les eaux décantaient avant de poursuivre, après une chute et un virage à 90°, vers la conduite double du pont canal, chaque conduit large de 0,85 m. Ce réservoir recevait aussi les eaux d’un ruisseau et servait de régulateur de débit, l’excédent étant évacué vers le village d’Ars ; côté pont, chaque conduit était initialement équipé d’une vanne de fond ou vanne guillotine et d’une vanne de débordement, et l’ensemble était couvert d’une voûte en pierre et d’une toiture de tuiles. Les sculptures et peintures retrouvées indiquent que ce bassin était associé aux divinités de l’eau.

Le pont-aqueduc franchissait la Moselle au niveau d’un large méandre et s’étendait sur environ 1,1 km, dont 630 m sur la rivière, comptant 110 à 120 arches hautes jusqu’à 30 m et d’une portée d’environ une douzaine de mètres. Les piles, carrées et reposant sur un radier épais, mesuraient 5 m de côté à la base et s’élevaient par degrés jusqu’à 23 m avant les impostes ; les arches étaient montées au moyen de cintres en bois. La canalisation du pont était à double conduit, chacun large de 0,85 m, et présentait une pente importante de 4 m pour 1,1 km ; le double conduit permettait de maintenir l’approvisionnement pendant les travaux d’entretien et de réduire la pression sur les parois externes. La forte pente limitait le gel et l’envasement mais augmentait l’usure du revêtement ; la canalisation était couverte pour protéger l’ouvrage des intempéries et du gel. Aujourd’hui, seules les piles situées sur les versants de la vallée subsistent : six piles et cinq arches sur la rive d’Ars-sur-Moselle et dix-huit piles et dix-sept arches sur la rive de Jouy.

Côté Jouy-aux-Arches, le pont-canal débouchait sur un bassin de réception circulaire conçu pour briser le courant ; son mur extérieur avait 6 m de diamètre et renfermait un bassin intérieur d’environ 2,2 m de diamètre avec un creux favorisant le tourbillon, l’écoulement se faisant à 90° par rapport à l’arrivée, le tout étant couvert pour préserver la pureté de l’eau et la protéger du gel. La conduite poursuivait ensuite en suivant un court moment la Moselle, traversait l’actuel terrain de l’aérodrome de Frescaty, rejoignait la zone de la gare d’Augny puis la route D5 (ancienne voie romaine de Metz à Toul) pour entrer dans Metz à Montigny et atteindre la Seille près de l’amphithéâtre, au-delà de quoi le parcours n’est plus certain.

Liens externes