Aqueduc romain de Genilac dans la Loire

Patrimoine classé Vestiges Gallo-romain Aqueduc gallo-romain Patrimoine hydraulique

Aqueduc romain de Genilac

  • 851 D65 
  • 42800 Genilac
Aqueduc romain de Genilac
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Aqueduc romain de Genilac
Aqueduc romain de Genilac
Crédit photo : User:Otourly - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Vestiges du pont, lieudit Les Murès (cad. B 360) : classement par arrêté du 2 avril 1962 ; Vestiges du pont, lieuxdits Feloin et Aux Arcs (cad. B 444, 445, 448, 764) : classement par arrêté du 2 avril 1962

Origine et histoire de l'Aqueduc romain

L’aqueduc du Gier est l’un des aqueducs antiques qui alimentaient la ville de Lugdunum ; long d’environ 86 km, il est le plus étendu des quatre et demeure le mieux conservé. Il puise son eau dans le Gier, affluent du Rhône, et ses vestiges bénéficient de protections au titre des monuments historiques (dont le pont-siphon de Beaunant classé en 1875, des arches classées en 1912, le réservoir de Soucieu en 1930 et les piles des Crêtes en 1986). La datation de sa construction a fait l’objet de débats : des tuyaux de plomb portant l’inscription CLAVD AVG ont d’abord suggéré une attribution au règne de Claude, la « pierre de Chagnon » découverte en 1887 a ensuite été interprétée comme un indice d’interventions sous Hadrien, tandis que la fontaine du Verbe Incarné a relancé l’hypothèse d’une origine augustéenne. La découverte en 2018 de restes de coffrage en bois datés par dendrochronologie de l’an 110 situe au moins la construction du pont-siphon de Beaunant sous Trajan, sans exclure une achèvement ou des travaux sous Hadrien. Les inscriptions de protection retrouvées — la « Pierre de Chagnon » (1887) et la « Pierre du Rieu » (1996) — portent le même texte ordonnant, au nom de Trajan et Hadrien Augustes, d’interdire le labour, le semis et la plantation dans l’emprise de l’aqueduc ; ce texte reprend une législation augustéenne connue et comparable à une inscription de l’aqueduc de Venafro. L’historiographie est ancienne : les aqueducs de Lyon sont évoqués dès le XVIe siècle par des antiquaires et érudits locaux, et les travaux savants se multiplient aux XVIIIe et XIXe siècles, avec des reconstitutions de tracé, des relevés topographiques et des estimations de débit reprises au XXe siècle. Les études de Paul de Gasparin au XIXe siècle, puis la thèse de Germain de Montauzan en 1908 ont posé les bases de la recherche moderne, et des campagnes récentes, depuis les années 1970, ont précisé l’emplacement de nombreux regards, la nature des tunnels et certains aspects du tracé. En 2001 moins d’une centaine de regards avaient été identifiés, alors que l’aqueduc devait en compter probablement près d’un millier ; l’intervalle moyen entre regards observé correspond aux prescriptions antiques. Des opérations de restauration et de mise en valeur ont été menées récemment, notamment des travaux de réfection des arches à Chaponost en 2009-2010 et des actions de conservation appuyées par des mécènes et les architectes des Monuments historiques, et l’aqueduc a été retenu pour bénéficier du loto du patrimoine en 2018. Le tracé, bien reconstitué à partir des vestiges visibles, part des hauteurs de Saint-Chamond dans le massif du Pilat, suit le plateau en traversant la Loire et le Rhône, passe notamment par Mornant, Orliénas, Chaponost et Sainte-Foy-lès-Lyon avant d’atteindre Lyon. La dénivellation totale atteint 105 m, soit une pente moyenne d’environ 1,1 m par kilomètre, et le débit a été estimé à quelque 15 000 m3 par jour. L’ouvrage met en œuvre presque toutes les techniques romaines connues pour les aqueducs : une pente soigneusement contrôlée, une longue tranchée couverte (environ 73 km) avec un conduit extérieur de 3 m de haut sur 1,5 m de large enterré jusqu’à 4 m, une douzaine de tunnels dont l’un atteint 825 m, des passages aériens sur murs et arches (le Plat de l’Air conserve 72 arches), une trentaine de ponts-canaux et quatre siphons majeurs pour franchir les vallons. Le franchissement de l’Yzeron, par exemple, associe un réservoir de chasse, un long siphon et une partie basse formée par un pont-canal soutenant de multiples tuyaux de plomb noyés dans le mortier pour résister à la pression. Une particularité notable est la coexistence d’un siphon et d’un détour en tranchée autour de la vallée de la Durèze, ce contournement ajoutant environ 10 km au parcours et témoignant de solutions techniques variées ou d’un fonctionnement défectueux du siphon. Plusieurs sections significatives de l’aqueduc sont protégées et classées depuis le XIXe siècle, et la recherche continue d’affiner le parcours, la chronologie et l’état de conservation de cet important ouvrage antique.

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