Origine et histoire
Les Arènes de Cimiez sont un amphithéâtre romain situé à Nice, dans le quartier de Cimiez. Monument de spectacles de la ville antique de Cemenelum, il figure parmi les plus petits amphithéâtres recensés en Gaule, avec une capacité estimée à 4 000 spectateurs. Construit en deux campagnes successives entre 70 et 80 de notre ère, il paraît abandonné au IVe siècle. Fouillé dans les années 1930-1940 puis en 2007, le site est ouvert au public et accueille encore des manifestations culturelles. Classé monument historique en 1965, l'édifice occupe l'angle nord-ouest d'une ville antique couvrant environ vingt hectares, les thermes romains se trouvant au sud-est. Les limites de Cemenelum sont déduites de l'emplacement des nécropoles, situées hors de l'espace urbanisé, ce qui situe l'amphithéâtre dans ce secteur nord-ouest. La première phase de construction concerne l'arène et une cavea réduite à trois rangs de gradins établis sur un remblai issu de la mise à niveau de l'arène ; des fosses du Ier siècle occupaient auparavant cet emplacement. Des trous observés sur la face externe, d'abord interprétés comme supports de gradins en bois, sont aujourd'hui considérés comme des trous de boulins liés au montage des échafaudages. La maçonnerie de cette phase est réalisée en petit appareil de moellons sans emploi de briques ni de tuiles, avec joints au mortier. Lors d'une seconde campagne, probablement au IIIe siècle, l'amphithéâtre est agrandi par la construction de deux gradins supplémentaires, l'incorporation de lits de terre cuite architecturale (opus mixtum) et la modification des accès par un promenoir annulaire et des escaliers. Ces travaux coupent également un aqueduc qui longeait le monument dans son premier état. Dans sa configuration agrandie, l'amphithéâtre forme une ellipse de 67,20 × 56 m, avec une arène de 46 × 34,80 m, et était pourvu d'un velum dont certains points d'ancrage sont encore visibles. Le rôle primitif du monument reste discuté : sa petite taille a fait envisager un usage militaire d'entraînement, mais l'absence de cages et de fosses et la capacité limitée rendent peu vraisemblable la tenue de combats d'animaux ou d'affrontements opposant de nombreux gladiateurs, ce qui suggère plutôt des jeux destinés à distraire la population. Après son abandon, des monnaies retrouvées dans les matériaux de démolition indiquent un abandon au plus tôt à la fin du IIIe siècle, et la reprise des entrées nord et sud avant l'an 350 traduit peut-être un changement d'affectation. L'arène a ensuite servi de jardin et de vignoble ; la partie orientale des gradins a été en partie supprimée au profit d'une rue qui passa plus tard dans l'arène avant des restaurations. Les observations et fouilles depuis le XVIe siècle sont nombreuses — Michel de L'Hospital signale les ruines en 1559, des relevés et fouilles se poursuivent aux XIXe et XXe siècles avec des interventions notables de Nino Lamboglia et de Paul‑Marie Duval, et un programme de fouilles d'études a été mené en 2007. Malgré des dégradations, une grande partie du monument reste visible : le mur-podium de l'arène est conservé sur presque tout son périmètre, les vomitoires nord et sud subsistent, ainsi que les gradins inférieurs et certaines portions des gradins supérieurs au-dessus des voûtes. Les vestiges accessibles forment le « jardin des arènes de Cimiez » et les objets découverts lors des fouilles sont conservés et exposés au musée archéologique de Nice‑Cimiez, situé au sud de l'amphithéâtre. L'édifice conserve son affectation principale de lieu de spectacle en accueillant des concerts et animations, notamment le Nice Jazz Festival de 1974 à 2010 et les manifestations de la Fête des Mai.