Origine et histoire des Arènes de Senlis
Les arènes de Senlis sont un amphithéâtre gallo-romain semi-creusé, de forme ellipsoïdale, édifié au Ier siècle ap. J.-C. Découvertes en 1865, elles appartiennent toujours à la Société d'histoire et d'archéologie de Senlis, qui en a assuré le déblaiement et l'entretien. L'ensemble se situe à l'ouest du centre ancien, dans le secteur délimité par la RD 924, l'allée des Arènes, la rue de la Fontaine des Arènes et la place des Arènes. L'accès se fait depuis cette place par un portail grillagé au sud‑ouest, généralement fermé ; un panneau signale le site et une allée d'ifs bordée de potagers et de bases de colonnes conduit à l'entrée. Le monument est entouré de propriétés privées et n'est pas visible depuis le domaine public.
Senlis correspond à la cité romaine d'Augustomagus et les arènes remontent aux origines de la ville, selon des études stylistiques. L'enceinte gallo-romaine conservée est postérieure aux arènes, et l'implantation médiévale a effacé une grande partie des vestiges antiques, limitant les possibilités d'exploration. De dimensions modestes parmi les amphithéâtres romains, la couronne mesure 90 m sur 83 m et l'arène 41,5 m sur 34,45 m ; la capacité a été estimée à environ dix mille places, sans chiffre exact. Les spectacles étaient principalement des combats d'animaux ; des indices indiquent aussi des représentations de danse, de chant et de théâtre, tandis que la pratique régulière des combats de gladiateurs n'est pas démontrée. Deux chapelles nord et sud servaient de lieux de culte : la chapelle méridionale présente sept niches pouvant avoir accueilli des statues des grandes divinités romaines, la chapelle septentrionale était dédiée à des cultes locaux et comportait une petite scène pour les spectacles culturels. Les arènes ont été abandonnées autour du VIe siècle.
Après avoir servi de carrière et de dépotoir, le site fut identifié en 1865 par Félix Vernois et fouillé par le Comité archéologique de Senlis, qui acquit le terrain et entreprit le déblaiement. Les premières interventions, réalisées sans analyses stratigraphiques, ont livré tuiles, poteries, fibules et monnaies, mais ne permettent pas de préciser exactement la chronologie de l'abandon. Les travaux se sont poursuivis jusqu'à la fin du XIXe siècle, ont été partiellement repris au XXe siècle et ont alterné phases de dégradation, de restauration et de sondages ponctuels, avec des restaurations des carceres entre 1978 et 2002.
Le podium entourant l'arène est encore intégralement conservé, tandis que le parapet (balteus) n'est visible qu'en trois éléments au sud‑est et porte les rainures destinées aux grilles de protection. L'ellipse est divisée est‑ouest par les vomitoires principaux : le vomitoire oriental, côté ville, et le vomitoire occidental surnommé Porte de la Mort ; aux angles se trouvent quatre carceres ouvrant sur l'arène et sur les vomitoires. Des vomitoires secondaires nord et sud desservaient le premier niveau des gradins et donnaient accès aux deux chapelles ; la plateforme sud servait de tribune aux édiles et la plateforme nord accueillait une petite scène. Les gradins, creusés dans la roche calcaire, se répartissaient en trois niveaux ; des bancs en pierre subsistent jusqu'à mi‑hauteur et les rangs supérieurs reposaient vraisemblablement sur une structure en bois. Des locaux souterrains et des arcades plein cintre, aujourd'hui bouchées, complétaient les aménagements, et des fragments de colonnes décorent l'allée d'accès.
Les arènes ont été classées au titre des monuments historiques par la liste de 1875. Elles restent propriété de la Société d'histoire et d'archéologie de Senlis ; la ville assure la tonte de la pelouse et l'association veille à l'entretien, mais gradins et sous‑sols sont interdits au public pour des raisons de sécurité. Les ouvertures régulières sont limitées : l'office de tourisme propose une visite guidée payante le premier dimanche de chaque mois sauf en janvier, des visites de groupe peuvent être organisées sur demande, et des visites libres ont lieu lors des Journées nationales de l'Archéologie et des Journées européennes du patrimoine.