Période
Gallo-romain
Patrimoine classé
Les vestiges de l'amphithéâtre situés rue Saint-Jacques, rue du Moulin-à-Huile, place du Cirque, rue du Cirque et impasse des Anciennes-Arènes (cad. non cadastré, domaine public ; LX 152 à 154, 256 à 268, 272 à 274, 287 à 293, 295 à 298, 320 à 335, 927, 996 à 1002, 1005, 1006, 1017, 1018, 1020, 1022, 1024, 1026, 1029, 1030, 1034) : inscription par arrêté du 16 mai 2013
Origine et histoire des Arènes romaines
L'amphithéâtre romain de Béziers est le seul monument de la ville antique dont des vestiges restent partiellement visibles. Ses fondations sont conservées dans le sous-sol de la partie est, sous des bâtiments médiévaux du quartier des « arènes romaines ». Construit au Ier siècle dans la colonie Colonia Vrbs Julia Septimanorum Baeterrae, il se situe au sud de la ville romaine, près du théâtre antique, sur la colline Saint-Jacques. Le site connaissait déjà une occupation quelques siècles avant sa construction : des fragments de céramique, des déchets de cuisine, des traces d'habitation et des silos en attestent. L'amphithéâtre paraît abandonné à la fin du IIIe siècle ; il sert ensuite de carrière au Moyen Âge, des fours de potiers sont creusés dans ses maçonneries et l'arène est comblée. La partie haute fut urbanisée et, après rehaussement du sol, des immeubles prirent appui sur ses substructions jusqu'aux années 1970. Les fouilles et la réhabilitation menées de 1987 à 2005 ont mis au jour gradins, vomitoires, galerie annulaire et colonnes, et une partie des ruines a été aménagée en jardin public. Les vestiges ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 16 mai 2013. Implanté dans la partie méridionale de la ville antique, l'amphithéâtre s'appuie à l'ouest sur la colline Saint-Jacques ; dans la ville moderne, des odonymes comme rue des Anciennes Arènes, rue du Cirque et rue du Puits des Arènes rappellent sa présence, cette dernière correspondant à une portion de la voie Domitienne. Le parcellaire cadastral et certaines façades d'immeubles tracent l'emplacement de murs annulaires ou rayonnants. Les premières estimations de ses dimensions, fondées sur photographies aériennes, plans cadastraux et observations archéologiques, variaient fortement — de 86 × 70 m à environ 105 × 75 m selon les auteurs. Les campagnes récentes lui attribuent des dimensions de 108,3 × 88,6 m et une capacité maximale estimée à 13 700 spectateurs. Des planches publiées vers 1628 par Anne de Rulman et Pierre Barral, dont la fidélité est confirmée par les travaux modernes, montrent une façade extérieure formée d'arcades successives sur deux niveaux, encadrées de colonnes et de pilastres. Le monument pouvait atteindre une hauteur maximale de 17 m ; étant partiellement construit en appui sur la colline, certaines parties des gradins et du parement ont été taillées dans le roc. Une galerie annulaire large de 3,78 m ceinture la cavea au rez-de-chaussée, à mi-distance entre l'arène et la façade, et l'arène est séparée des premiers rangs par un mur ; le nombre de gradins et la disposition exacte des vomitoires restent largement inconnus, bien qu'un vomitoire semble s'ouvrir à chaque extrémité du grand axe. Les maçonneries sont principalement en petit appareil de moellons calcaires, des blocs plus importants étant réservés aux fondations, aux bases de pilastres et aux voûtes ; à l'exception de quelques moulures, aucun décor sculpté n'a été retrouvé.