Arsenal des Galères , actuellement entrepôt à Marseille 1er dans les Bouches-du-Rhône

Arsenal des Galères , actuellement entrepôt

  • 13001 Marseille
Arsenal des Galères , actuellement entrepôt
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Arsenal des Galères , actuellement entrepôt
Crédit photo : Robert Valette - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

2e moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

La façade sur le cours ainsi que les trois premières travées et les toitures correspondantes (cad. A 107) : inscription par arrêté du 4 août 1978

Origine et histoire

L'Arsenal des Galères est un ancien arsenal militaire de Marseille, édifié sous l'autorité de Colbert dans la seconde moitié du XVIIe siècle pour recevoir et armer les galères de Louis XIV ; il ne fut pleinement opérationnel que pendant moins d’un siècle. Installé sur les rives est et sud du Vieux-Port, il accueillit jusqu'en 1748 les condamnés aux travaux forcés appelés galériens et a laissé peu de vestiges visibles, sans que son emprise n'ait cessé de structurer l'urbanisme de la ville. Des installations navales existaient à Marseille depuis l'Antiquité, et les comtes de Provence puis plusieurs souverains médiévaux, dont Charles II d'Anjou et Charles VIII, firent reconstruire ou réaménager des chantiers au Plan Fourmiguier et le long du Vieux-Port. Sous François Ier et au XVIe siècle le port de Marseille concentra un nombre important de galères, avec un pic signalé en 1548, puis connut des phases d'usure et de location des bâtiments à des capitaines privés. L'arsenal moderne se développa au XVIIe siècle sous l'impulsion des intendants et ingénieurs de la Marine : la construction, menée en plusieurs phases entre 1665 et 1690, s'étendit par expropriations le long du quai de Rive-Neuve et prit une forme en L couvrant une large emprise du port. L'organisation comprenait des formes de construction et de radoub, de vastes magasins pour rames et agrès, un hôpital des galériens, une cour aux bois, la résidence somptueuse de l'intendant dite Maison du Roi et une grande salle d'armes où étaient entreposés fusils et sabres. L'arsenal abritait aussi des ateliers, une corderie, des bâtisses d'entreposage parallèles à la rue Sainte et une darse en L reliée au vieux port, qui deviendra plus tard le canal de la douane. Un hôpital des forçats fut créé en 1646 grâce à l'initiative de personnages locaux et au concours financier de la duchesse d'Aiguillon ; il disposait de 175 lits et d'un personnel médical et administratif attaché aux établissements des galères. Les galères disposaient de structures hospitalières complètes, avec hôpital des équipages, jardin botanique et enseignement anatomique ; des chirurgiens affectés aux galères sont attestés dès le milieu du XVIe siècle. La chiourme, propulsion humaine des galères, réunissait volontaires, esclaves originaires d'Afrique du Nord et d'Orient et surtout des condamnés de droit commun envoyés aux forçats après l'instauration de la peine des galères en 1564 ; en simplifiant, les causes de condamnation se répartissaient en grande partie entre désertion, crime, contrebande et appartenance religieuse selon les périodes. Au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles l'arsenal connut son apogée numérique avec environ quarante galères stationnées en 1690, puis un déclin progressif : la dernière grande campagne date de 1747 et l'ordonnance mettant fin aux galères fut signée en 1748. Après la suppression du corps des galères, les bâtiments et terrains furent progressivement désaffectés puis vendus à la ville entre 1781 et 1784, la rétrocession s'accompagnant d'obligations d'aménagement, dont la création d'un canal de liaison nommé canal de la douane. La libération des terrains permit l'ouverture et la prolongation de voies, la création de places et l'urbanisation du quartier, la démolition des derniers bâtiments de l'arsenal intervenant en 1787. Au XXe siècle le canal de la douane, source de nuisances, fut comblé à la suite d'un déclassement obtenu dans les années 1920 et les déblais réaménagés en cours et places récentes. Très peu d'éléments subsistent aujourd'hui : la « capitainerie » sur le cours d'Estienne d'Orves est protégée au titre des monuments historiques et une construction dite mosquée des galériens a fait l'objet d'une inscription, dont l'origine et la destination initiale font l'objet d'interrogations. L'arsenal a profondément marqué la vie maritime et urbaine de Marseille par sa population, ses ateliers, ses hôpitaux et son rôle dans l'organisation de la flotte méditerranéenne, et il reste un repère majeur dans l'histoire portuaire de la ville.

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