Origine et histoire de l'Atelier des produits résineux
L'ancien atelier de produits résineux, fondé en 1859 par Louis et Jacques Vidal à Luxey (Landes), est une ancienne usine de distillation de la gemme. La gemme, résine blanche extraite du pin et distincte de la sève, était la matière première traitée sur place. L'atelier a fonctionné jusqu'en 1954 et employait jusqu'à 200 gemmeurs, devenant un moteur économique pour la commune. Il distillait d'abord 260 000 litres de matières résineuses par an, puis jusqu'à 500 000 litres quelques années plus tard ; la production était envoyée à Bordeaux avant d'être distribuée en France et à l'étranger. Le site comprend trois bâtiments proches de la forêt de pins : un lieu de réception et de stockage de la résine, un bâtiment de distillation et de conditionnement de la colophane, et un entrepôt pour la térébenthine, ainsi qu'un atelier de fabrication de barriques et des logements d'ouvriers. Installé près des berges d'un ruisseau, le domaine boisé favorisait l'approvisionnement et le fonctionnement de l'usine. À l'arrivée, la gemme était apportée par charrettes déposées le long d'un quai, vidée dans de larges barques creusées à ciel ouvert, acheminée ensuite par wagonnet vers les chaudières puis épurée et distillée dans des alambics en cuivre. L'opération produisait deux produits distincts : l'essence de térébenthine et la colophane. Le magasin illustre l'évolution des techniques de stockage, passant des jarres en terre vernissée aux cuves en cuivre puis aux cuves en tôle. La prospérité de l'atelier a culminé dans les années 1920, qualifiées par un préfet landais de "temps de l'arbre d'or", avant un fort déclin dans les années 1930. L'activité a finalement cessé en 1954, laissant l'usine à l'abandon. À partir de 1975, après l'acquisition du domaine par le Parc naturel régional des Landes de Gascogne, la société Grand'landaise a entrepris la valorisation du site et l'a intégré aux sites de l'écomusée de la Grande-Lande. Le musée s'inscrit dans la même dynamique que l'Écomusée de Marquèze à Sabres, ouvert en 1970 par la même société. Les trois bâtiments ont été aménagés pour accueillir des expositions présentant les techniques du gemmage et la fabrication de produits issus de la résine, comme le rouge à lèvres, la colle, le vernis ou certains plastiques. Le domaine attire aujourd'hui près de 20 000 visiteurs par an. En 1990, les bâtiments industriels et les anciens logements ouvriers ont été protégés au titre des Monuments historiques par arrêté du 19 février 1990. Deux pièces centrales en cuivre, la cornue et le serpentin, ont toutefois été volées, l'une en hiver 2005 et l'autre en août 2006. Des travaux de restauration ont commencé en mars 2017 sous la direction de l'architecte du patrimoine Delphine Gramaglia ; ils ont porté sur les bâtiments de distillation, de réception et de stockage, la charpente, la menuiserie et l'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite.