Aubette de Strasbourg dans le Bas-Rhin

Patrimoine classé Palais

Aubette de Strasbourg

  • Place Kléber
  • 67000 Strasbourg
Aubette de Strasbourg
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Crédit photo : Demonwhip - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

3e quart XVIIIe siècle, 2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Façade sur la place et toitures du bâtiment : classement par arrêté du 9 avril 1929 - Ancien ciné-dancing au premier étage de l'aile droite ; escalier central de cette aile, de l'entresol au premier étage (cad. 61 6) : classement par arrêté du 18 novembre 1985 - Salle des Fêtes et foyer-bar au premier étage de l'aile droite du bâtiment (cad. 61 6) : classement par arrêté du 30 novembre 1989

Origine et histoire de l'Aubette

Le bâtiment de l'Aubette est un long immeuble de facture classique qui ferme la face nord de la place Kléber à Strasbourg ; il remonte au XVIIIe siècle (1764 ; construction 1765-1778) et a d'abord eu une destination militaire. Conçu par l'architecte Jacques‑François Blondel, il est le seul élément réalisé d'un vaste projet d'aménagement de la place d'Armes destiné à régulariser son tracé en fer‑à‑cheval. Son nom renvoie probablement à l'un des sens anciens du mot « aubette » (abri) ; une autre hypothèse l'associe au moment du « mot d'ordre » donné à l'aube. Pendant près d'un siècle, l'Aubette abrite des logements, un corps de garde, puis au XIXe siècle le bureau de l'état‑major et, au premier étage, un café‑concert qui laisse place en 1869 au musée municipal de peinture et de sculpture. Lors du siège de 1870, un incendie détruit l'essentiel du bâtiment et ne laisse subsister que la façade. La reconstruction conduite par l'architecte municipal Jean Geoffroy Conrath à partir de 1873 conserve cette façade, y ajoute des ornements sculptés et des médaillons représentant des musiciens, et rétablit une toiture en ardoise ; les travaux s'achèvent en 1877, le rez‑de‑chaussée accueillant désormais des boutiques et le premier étage le conservatoire et une grande salle de concert. En 1922, Paul et André Horn deviennent concessionnaires de l'aile droite et transforment le lieu en vaste complexe de loisirs comprenant de nombreuses salles : bar américain, caveau‑dancing, restaurant, billard, ciné‑bal, salle des fêtes et foyer‑bar. Entre 1926 et 1928, le programme de décoration intérieure est confié à l'avant‑garde de l'époque, avec Théo van Doesburg, Hans Arp et Sophie Taeuber‑Arp, qui signent un aménagement intégré et abstrait qualifié par certains de « chapelle Sixtine de l'art moderne ». Les trois artistes élaborent une œuvre d'art totale fondée sur un langage formel néo‑plasticiste et le dialogue entre les arts, cherchant à créer une harmonie d'ensemble depuis les enseignes jusqu'aux poignées de porte. Les salles sont réparties et décorées selon les sensibilités des auteurs : Sophie Taeuber‑Arp conçoit le foyer‑bal, le « Five O'Clock » et la salle de billard, Théo van Doesburg signe le ciné‑bal, la salle des fêtes, la brasserie et le restaurant, tandis que Jean Arp décore le bar américain et le caveau‑dancing avec des formes biomorphiques contrastant avec les compositions géométriques des autres espaces. Le mobilier, produit en série selon les principes du mouvement De Stijl, se caractérise par un aspect épuré et fonctionnel ; certains éléments sont connus par des esquisses et quelques pièces conservées, tandis que les tables associent piétements en tubes d'acier et plateaux en petites planches recouverts de contreplaqué et de linoléum. Les décors avant‑gardistes sont masqués à partir de 1938 puis redécouverts en 1977 ; des éléments sont classés monuments historiques en 1929, et d'autres parties le sont en 1985 et 1989. La restauration du ciné‑bal a été conduite dans les années 1985‑1994, puis une seconde campagne de 2004 à 2006 a permis de remettre à neuf l'escalier d'accès au premier étage, la salle des fêtes et le foyer‑bar. L'aile gauche, indépendante du complexe de loisirs, a été transformée en espace commercial ouvert en 2008. Aujourd'hui l'ensemble fait partie des musées de la ville sous l'appellation « Aubette 1928 » ; la visite est gratuite du mercredi au samedi de 14 h à 18 h, des visites scolaires peuvent être organisées les jeudis et vendredis matin sur inscription auprès du service éducatif, et le lieu est également loué pour des événements privés.

Liens externes