Autel de la Patrie à Thionville en Moselle

Patrimoine classé Monument Autel

Autel de la Patrie à Thionville

  • Place Claude-Arnould
  • 57100 Thionville
Autel de la Patrie à Thionville
Autel de la Patrie à Thionville
Autel de la Patrie à Thionville
Autel de la Patrie à Thionville
Autel de la Patrie à Thionville
Autel de la Patrie à Thionville
Autel de la Patrie à Thionville
Crédit photo : Utilisateur:Kisscool57 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Autel (cad. 2 56) : classement par arrêté du 15 septembre 1995

Origine et histoire de l'Autel de la Patrie

L'autel de la Patrie est situé à Thionville (Moselle) et classé aux monuments historiques depuis 1995. Il figure parmi les rares autels de la Patrie ayant survécu au Premier Empire. L'édifice, une colonne néo-classique en calcaire jaune, a été exécuté par le maçon Mathias Robert pour 150 livres après la décision municipale du 26 messidor an IV (14 juillet 1796), prise à la suite du décret de la Convention du 6 juillet 1792 pour remplacer un autel provisoire en bois. Il fut élevé en 1796 sur la place du Marché, alors appelée place de la Révolution. La colonne porte l'inscription « Érigé à la mémoire de la Révolution et des conquêtes du peuple français, le 1er vendémiaire an V » ; la date mentionnée correspond à l'anniversaire de la fondation de la République. L'ornement comporte le symbole déiste et maçonnique d'un œil entouré de rayons, interprété comme symbole de la connaissance. En 1810, pour lui éviter la destruction, l'autel fut transféré au cimetière Saint‑François où il fut surmonté d'une croix. En 1948, le conseil municipal décida de le réinstaller sur la place Claude‑Arnould ; une grande cérémonie présidée par Vincent Auriol accompagna ce déplacement et l'on ajouta alors les deux décorations (la Légion d'honneur, 1920, et la croix de guerre, 1948) ainsi que l'inscription « Thionville a bien mérité de la patrie ». L'inauguration originelle a été décrite dans une lettre au député Merlin de Thionville datée du 3 pluviôse an V (22 janvier 1798), qui relate une fête républicaine organisée par le citoyen Mangin avec salves de canon et sonneries de cloches, troupes sous les armes et défilé depuis la maison commune jusqu'à l'autel sur la place du marché. Le cortège comprenait, selon ce récit, la gendarmerie, une pyramide porteuse d'inscriptions, d'anciens défenseurs blessés, vingt‑quatre nymphes vêtues de blanc chantant des hymnes patriotiques, un char antique aux couleurs nationales tiré par trois chevaux et portant deux déesses dont l'une était la Paix, l'état‑major, des détachements de dragons, la municipalité et divers employés. Au moment de la cérémonie, la municipalité et les chefs militaires montèrent sur un amphithéâtre, des parrainages eurent lieu pour trois enfants présentés par des sages‑femmes, puis des couronnements militaires et la remise de branches de laurier furent exécutés par les déesses. Les décors ajoutés en 1948 et l'inscription commémorative figurent aujourd'hui sur le monument. Il est possible qu'il s'agisse du dernier autel de la Patrie subsistant en France.

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