Bailliage à Toul en Meurthe-et-Moselle

Bailliage

  • 54200 Toul
Crédit photo : G.Garitan - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Frise chronologique

Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1800
1900
2000
XVIIIe siècle
Portrait agricole
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Porte d'entrée : inscription par arrêté du 1er octobre 1941

Personnages clés

Abbé Vaultrin Chanoine ayant décrit le Toulois au XVIIIe siècle.

Origine et histoire

Le Toulois est une région naturelle de Lorraine qui fut également une ancienne province française, dont Toul était le chef‑lieu. Il formait l’un des neuf petits gouvernements militaires du royaume, détaché du gouvernement de Metz, auparavant nommé gouvernement des Trois‑Évêchés. Ce gouvernement se composait de deux districts : la ville de Toul et l’évêché de Toul, qui incluait notamment les prévôtés de Liverdun et de Vicherey.

Le Toulois s’inscrit dans le territoire des Leuques, souvent désigné comme « oppidum des Leuques », et l’étendue de ce peuplement a fait l’objet de débats universitaires. Le Toulois moderne, entendu comme regroupement de communes, se développe dans un espace délimité par des limites naturelles : la Meuse à l’ouest et la Meurthe à l’est, prolongée au nord par la Moselle. Au nord et au sud, les frontières sont plus floues, mais les recherches révèlent un maillage de sites à éperon barré qui soutenaient un peuplement diffus de fermes et de petits groupements villageois, succédant aux habitats nomades et troglodytes de la Préhistoire, surtout à l’âge du Fer.

Plusieurs sites sont attestés par la découverte de mobilier ou de fortifications de type murus gallicus, comme La Côte de Châtel à Sorcy‑Saint‑Martin, à la limite ouest du Toulois. D’autres lieux restent hypothétiques ou ont pu être utilisés sans aménagement. Par exemple, le Mont Saint‑Michel à Toul n’a pas livré de mobilier de La Tène sur son sommet, mais un diagnostic a mis en évidence des vestiges tardi‑tèniques sur les pentes, interprétés comme les restes d’un habitat non fortifié posé sur une position naturelle peu défensive. La densité des nécropoles de l’âge du Fer atteste aussi la présence humaine ancienne, même si certains sites connus se situent hors du territoire strict du Toulois, comme Tomblaine ou Void‑Vacon. Les sites à caractère religieux, tels que la Mazeroie (Nasium) à Naix‑aux‑Forges au pied de l’oppidum de Boviolles, témoignent d’un ancrage cultuel ancien.

Dans plusieurs secteurs, l’occupation est surtout documentée par le mobilier céramique, notamment à Toul, Gondreville et Villey‑Saint‑Étienne. Après la conquête romaine et sous la Pax Romana, d’anciennes voies furent recouvertes ou abandonnées au profit des axes impériaux, et les peuplements se déplacèrent vers des villes de plaine, comme la cité de Toul implantée dans le delta de l’Ingressin. Le long des nouvelles voies, des implantations agricoles — villae modestes ou plus étendues — précèdent la formation des bourgs et villages toulois, souvent associés à des sanctuaires anciens, par exemple près des sources d’Écrouves, réputées pour leurs vertus guérisseuses. Des camps ou emplacements de stationnement des troupes romaines sont également signalés, en lien avec la surveillance du territoire annexé.

Au XVIIIe siècle, l’abbé Vaultrin, chanoine de la collégiale de Toul, dressa un portrait agricole du Toulois en formant un arrondissement qui incluait des villages relevant parfois d’autres juridictions ; il justifiait ce périmètre par les échanges commerciaux de ces paroisses avec Toul et par la propriété foncière liée à l’évêché et aux institutions de la ville. Il décrivit des limites orientées autour de Toul, tout en précisant que ces bornes n’étaient pas strictes.

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