Période
2e moitié XIXe siècle, XXe siècle
Patrimoine classé
Les façades et toitures de la ferme de Prafrance et, en totalité, l'ensemble du domaine historique de la bambouseraie avec son système hydraulique (moulin, canal, rigoles, machine des pompes) y compris le jardin de Mazel et les aires de production (cad. A 308, 310, 312, 313 ; C 67 à 69, 92 à 98, 435 à 440, 444, 447, 448, 450 à 463, 464 -ferme de Prafrance-, 465 à 467, 469 à 490, 492, 589, 590, 704, 744 à 747, 749, 750, 888, cf plan annexé à l'arrêté) : inscription par arrêté du 24 juillet 2008
Origine et histoire de la Bambouseraie de Prafrance
Le domaine de la Bambouseraie de Prafrance, situé à Générargues dans le Gard, est un jardin exotique unique en Europe par ses dimensions ; il s'étend sur 34 hectares, dont 14 hectares de parc ouverts au public, à 11 km au sud‑ouest d’Alès et 2 km au nord d’Anduze. La collection de bambous a été constituée par le botaniste Eugène Mazel à partir de 1855 ; il réalisa ses premières plantations en 1856 et enrichit le site d'espèces exotiques. Les collections de Mazel comprenaient notamment des bambous originaires d'Inde, de Chine et du Japon (Phyllostachys mitis, P. viridiglaucescens, P. edulis), ainsi que des cèdres du Liban et de l'Atlas et des essences venues d'Amérique du Nord et de Californie. Pour assurer l'apport en eau nécessaire à ces plantations, Mazel fit créer et agrandir en 1865 un réseau d'irrigation alimenté par une prise d'eau sur le Gardon et par un grand canal ; l'eau est restituée plus bas à la rivière par des exutoires naturels et artificiels sur la rive gauche. Dans la partie orientale du domaine, des canaux usiniers alimentaient autrefois fabriques, moulins et magnaneries, et des serres construites par Mazel datent de 1860.
Après des revers de fortune et la faillite d'Eugène Mazel en 1890, la propriété passa sous la responsabilité de la famille Nègre au début du XXe siècle, Gaston Nègre en devenant propriétaire en 1902. Maurice Nègre, son fils et ingénieur agronome, prit la relève en 1945 et ouvrit le parc au public moyennant un droit d'entrée. Le site a été fortement affecté par les inondations du Gardon en 1958 ; après la mort de Maurice en 1960, son épouse Janine poursuivit la gestion, puis en 1977 leur fille Muriel et son mari en assurèrent le développement. Depuis 2004 Muriel Nègre préside la Bambouseraie, qui a reçu le label Jardin remarquable en 2005. Les façades et toitures de la ferme de Prafrance, le jardin de Mazel ainsi que l'ensemble du domaine historique, y compris son système hydraulique et ses aires de production, ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 24 juillet 2008.
Le parc réunit aujourd'hui une grande diversité d'espaces : une « forêt » de bambous géants, un bambousarium présentant une sélection d'espèces, un jardin d'inspiration japonaise et le vallon du Dragon, jardin japonais créé en 2000 selon les principes du feng shui, ainsi qu'une ferme, l'allée des palmiers, des arbres remarquables, un labyrinthe, un village laotien, des serres anciennes, un jardin floral et les bassins d'Eugène. Des équipements destinés au public complètent l'offre : une jardinerie avec ventes de bambous et autres plantes, une boutique, un snack, un espace ludique et une balade aérienne. Grâce à son climat favorable, les bambous y prospèrent et forment une atmosphère de véritable jungle. Le parc a également servi de cadre pour le tournage de plusieurs films, dont Le Salaire de la peur et Paul et Virginie, et il accueille depuis quelques années des installations d'artistes, parfois temporaires, parfois plus pérennes.
