Origine et histoire
Ce banc a été commandité par le préfet du Bas-Rhin Auguste-César West dans le cadre de la série dite « de l'Impératrice ». Les bancs-reposoirs d'Alsace sont des monuments publics du XIXe siècle destinés à faciliter le repos des paysans et des paysannes se rendant aux marchés et foires, souvent lourdement chargés. Ils comportent généralement un linteau destiné à recevoir les fardeaux et une dalle inférieure servant de siège ; quatre tilleuls étaient fréquemment plantés pour offrir de l'ombre et deux bornes encadraient l'ensemble pour poser les hottes ou aider les cavaliers à remonter en selle. Les paysannes posaient sur la tête un panier protégé par un coussinet appelé der Wisch, tandis que les paysans portaient leurs produits dans une hotte portée au dos. Deux grandes séries commémoratives se distinguent en Alsace : les bancs dits du Roi de Rome, liés à une initiative de 1811, et les bancs de l'Impératrice Eugénie, réalisés en 1854 à l'initiative du préfet West et financés par le département. Cent vingt-cinq bancs du type « Roi de Rome » ont été construits en 1811, mais peu d'entre eux subsistent. Quatre cent quarante-huit bancs en grès des Vosges relevant de la série de l'Impératrice ont été érigés le long des chemins et routes d'Alsace en 1854 ; beaucoup ont été mutilés par les intempéries ou par l'action humaine, mais certains subsistent encore dans les campagnes. Des exemples antérieurs, parfois datés du XVIIIe siècle, répondent à des besoins locaux comme le repos des vendangeurs ; au moins un exemplaire existe à la sortie de Molsheim sur la RD 422, et celui de Ribeauvillé pourrait être antérieur aux bancs du Roi de Rome. Par la suite, d'autres variantes sont apparues : des bancs-sièges en grès datés des années 1875–1880 autour d'Erstein et d'Obernai, des bancs commémoratifs liés à des travaux publics et des modèles plus simples utilisant le bois. Des tentatives d'entretien ont été prescrites sous administration allemande en 1906, sans effet réel, puis en 1910 l'administration jugea que la forme traditionnelle ne répondait plus aux besoins contemporains et qu'il n'était plus nécessaire de restaurer systématiquement les bancs endommagés. À partir des années 1980, plusieurs bancs-reposoirs d'Alsace ont fait l'objet d'une inscription à l'inventaire des monuments historiques et bénéficient ainsi d'une protection.
