Origine et histoire des Baraques du quatorze
Les baraques du hameau 14 de la forêt de Chaux, à La Vieille-Loye (Jura), constituent un ancien hameau forestier devenu écomusée en 1990. Le site rassemble environ une dizaine de constructions en bois reconstituées, témoins des bûcherons et charbonniers évoqués depuis le Moyen Âge. Il est inscrit aux monuments historiques depuis le 20 juin 1986. La forêt de Chaux, exploitée depuis les origines, était au Moyen Âge une des plus vastes du royaume après celle d'Orléans, couvrant quelque 20 000 hectares de chênes, hêtres et charmes sur 28 km de long et 15 km de large, à 15 km au sud‑est de Dole. De nombreuses communautés de bûcherons‑charbonniers y vivaient et diverses spécialités — écorceurs, scieurs de long, rouliers, radeliers, entre autres — alimentaient l’économie locale et les industries riveraines, dont la verrerie de La Vieille-Loye à un kilomètre, des tuileries, forges et la Saline royale d'Arc‑et‑Senans à dix kilomètres. Vers 1830, l'administration des Eaux et Forêts regroupe et contrôle environ 450 à 600 bûcherons charbonniers répartis dans quinze hameaux aménagés en clairières. Après la Seconde Guerre mondiale la vie en forêt décline et le hameau n°14, proche du village de La Vieille-Loye dans le Val d'Amour, est finalement abandonné en 1961. Restauré et reconstruit à partir de 1990 par l'ADAVAL, l'Office national des forêts, l'association des Villages de la Forêt de Chaux, la municipalité et la Communauté de Communes, le site présente aujourd'hui plusieurs maisons en bois : l'une porte la date de 1537 et conserve hourdage, torchis de terre crue, toit en tavaillons de chêne et mobilier ancien, trois autres datent de 1830 et une a été aménagée en extension. L'écomusée comprend également deux fours à pain opérationnels, un puits, un jardin potager, quelques rangs de vigne et un rucher. Un sentier forestier relie le hameau à un chantier voisin de fabrication de charbon de bois et se prolonge sur 14 km. Des animations costumées, des fêtes, un groupe de musique folklorique, des expositions et des veillées ponctuelles animent le site en saison estivale. Le folklore local met en valeur deux arbres particuliers, un chêne à vœux et un « arbre d'or ». La notoriété du lieu a été renforcée par deux romanciers jurassiens contemporains, Bernard Clavel (Marie Bon Pain, 1980) et André Besson (Une fille dans la forêt suivi de Céline, la bûcheronne, 1987).