Barrage du lac des Settons à Montsauche-les-Settons dans la Nièvre

Crédit photo : Christophe.Finot - Sous licence Creative Commons

Propriété de l’État

Période

2e moitié XIXe siècle, 1er quart XXe siècle

Patrimoine classé

Origine et histoire

Le barrage du lac des Settons, situé au cœur du parc naturel régional du Morvan dans la Nièvre, retient un lac artificiel alimenté principalement par la Cure et intégré aux Grands lacs du Morvan. Le plan d'eau couvre environ 360–366 hectares, a un périmètre supérieur à 13 km, une profondeur moyenne de 6 m et se trouve à une altitude d'environ 586 m. Il a été conçu au XIXe siècle pour réguler les cours de l’Yonne et de la Cure, prévenir les crues de la Seine et faciliter le flottage du bois vers Paris. Les travaux débutèrent en 1854 ; l’ouvrage fut inauguré et béni en 1858 et une nouvelle tranche de travaux intervint en 1861 après des attaques des eaux. La maison du garde, destinée à loger les ingénieurs, fut construite dès 1848. Construite en blocs de granite selon le principe des « barrages de force », la digue mesure 267 m de long, 20 m de haut et 20 m à sa base ; elle s’appuie au sud sur la hauteur d’Outre-Cure et au nord sur celle des Ponceaux. Trois épanchoirs et des vannes de fond, manœuvrées depuis la salle des machines et la chambre de manœuvres au-dessus de la tour de prise d’eau, permettent de contrôler l’écoulement vers la Cure. En aval, des réservoirs à poissons furent installés pour la pisciculture et le terrain a été aménagé en parc accessible au public ; une maison pour le cantonnier et sa famille fut édifiée en 1888. Après la rupture de la digue du lac du Bouzey en 1895, l’ouvrage fut renforcé par un mur de garde en amont, dit « masque de Levy », qui double la digue, condamne un épanchoir et comprend 35 puits de drainage pour récupérer les infiltrations ; une travée en béton armé fut par ailleurs expérimentée dans ce mur. Le flottage du bois, activité traditionnelle du Morvan et principal motif de la construction, déclina fortement avec l’arrivée du charbon et cessa définitivement en 1924. Classé en 1937, le site s’est progressivement orienté vers les loisirs et le tourisme, avec l’ouverture d’un premier camping et le développement d’hôtels au milieu du XXe siècle. À partir de 1967 le lac connut des problèmes d’eutrophisation et de prolifération d’algues ; un bilan environnemental dressé en 1989 fut défavorable et une étude de 1991 recommanda un programme d’assainissement. Aujourd’hui le barrage sert surtout à la régulation des cours d’eau et le lac accueille de nombreuses activités de loisirs : une base nautique propose voile, planche à voile, dériveur, catamaran, canoë, aviron et ski nautique, tandis que des sentiers balisés conviennent au VTT, à la randonnée pédestre et équestre, incluant des itinéraires de grande randonnée qui traversent la commune. La pêche est très pratiquée ; le lac, classé en deuxième catégorie, abrite truites fario, saumons de fontaine, brochets, carpes, perches et poissons blancs, et des parcours spécifiques, dont des nocturnes pour la carpe, sont ouverts certaines saisons. La gestion piscicole et le rempoissonnement sont assurés par l’Association de pêche et de protection du milieu aquatique du Haut-Morvan. Des découvertes archéologiques ont mis au jour plusieurs centaines de silex taillés sur l’îlot Cerney, pour la plupart mésolithiques, provenant de sources variées parfois lointaines, ainsi que des pièces attribuées à la fin du Néolithique; une pointe de la fin du Néolithique a été retrouvée près du lieu-dit les Branlasses au sein d’une structure circulaire partiellement bordée de murs en pierres sèches, mais les fouilles furent trop peu précises pour dater cette structure avec certitude.

Liens externes

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