Basilique de Saint-Nicolas-de-Port en Meurthe-et-Moselle

Patrimoine classé Patrimoine religieux Basilique Eglise gothique

Basilique de Saint-Nicolas-de-Port

  • Ville
  • 54210 Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Basilique de Saint-Nicolas-de-Port
Crédit photo : Original téléversé par Freb sur Wikipédia français - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Patrimoine classé

Eglise : classement par liste de 1840

Origine et histoire de la Basilique de Saint-Nicolas-de-Port

La basilique de Saint-Nicolas-de-Port, située en Meurthe-et-Moselle près de Nancy, est un édifice catholique de style gothique flamboyant élevé aux XVe et XVIe siècles par René II, duc de Lorraine et de Bar, en action de grâce pour la victoire de Nancy. Selon la tradition, une phalange de saint Nicolas apportée de Bari par le chevalier Aubert de Varangéville vers 1087 a suscité l'implantation d'un lieu de culte et fait de Saint-Nicolas-de-Port un important pèlerinage dès le XIIe siècle. La relique, conservée aujourd'hui dans un bras reliquaire du XIXe siècle, a attiré des dons de souverains et de familles lorraines et a fait du saint le patron des Lorrains. Divers récits légendaires se rattachent au sanctuaire, notamment la libération miraculeuse de Cunon de Linange et le vœu de la reine Marguerite de Provence, relaté par Jean de Joinville, qui fit don d'une nef d'argent. La renommée du lieu perdura au fil des siècles, marquée aussi par une vision attribuée à la bienheureuse Barbe Acarie en 1602.

La construction de la basilique actuelle débute en 1481, en pierre calcaire de Viterne, sous la direction de Simon Moycet ; Valentin Bousch est maître-verrier et un architecte nommé Michel intervient au début du XVIe siècle. Le chantier, financé par le duc, les seigneurs, le clergé, les bourgeois et les pèlerins, s'achève pour l'essentiel en 1544, la façade étant réalisée en 1545 et la consécration ayant lieu en 1560, après l'achèvement des clochers. Au cours de la guerre de Trente Ans, l'incendie de novembre 1635 détruit la toiture et meuble l'intérieur, fait fondre le plomb de nombreux vitraux et noircit des peintures murales qui seront redécouvertes au XXe siècle ; cet épisode a donné naissance à la légende du pilier qui « pleure ». Une nouvelle charpente est posée vers 1664 et les tours reçoivent en 1725 des dômes d'ardoise en forme de bulbes qui subsistent au début du XXIe siècle. L'édifice est inscrit sur la liste des monuments historiques en 1840 et élevé au rang de basilique mineure en 1950 ; après des dégâts causés par un bombardement le 19 juin 1940, une restauration menée de 1983 à 2005 a été financée par Camille Croué Friedman, dont le legs a permis de restituer la splendeur de l'édifice sur vingt-deux ans.

Orientée du nord‑ouest au sud‑est, la basilique présente les proportions et les volumes d'une cathédrale gothique flamboyante : elle mesure 71,50 mètres de long sur 31 mètres de large, la nef culminant à 30 mètres, et deux colonnes du transept atteignant 21,50 mètres, l'une d'elles étant torsadée pour corriger un faux aplomb ; les deux tours, coiffées de clochers à bulbes, s'élèvent respectivement à 85 et 87 mètres. La construction relativement rapide et fidèle aux plans initiaux confère à l'édifice une grande homogénéité de style ; l'influence champenoise est perceptible dans le chœur et la coursière, tandis que la tradition lorraine apparaît dans l'absence de déambulatoire. Le transept, original, se compose en fait de deux nefs fusionnées et s'affirme en élévation par la hauteur et l'élancement de ses colonnes. L'axe de la nef présente une déviation d'environ six degrés, sans explication unique mais vraisemblablement liée aux contraintes du terrain, et la seconde phase du chantier, engagée en 1515, a utilisé des travées non orthogonales pour préserver l'harmonie visuelle. Côté nord, la déclivité du terrain a permis d'ouvrir, sous les chapelles latérales, six loges commerçantes donnant sur la rue des Fonts.

L'intérieur abonde en peintures et fresques anciennes sur colonnes et murs représentant des scènes religieuses et des saints tels la Descente de Croix, Job, saint Yves, saint Martin, sainte Aprône et saint Didier ; plusieurs œuvres datent du début du XVIe siècle. La chapelle des fonts, construite contre l'absidiole nord pour les baptêmes et l'usage des habitants pendant la construction, présente une voûte gothique flamboyante à pendentifs et un retable représentant le Christ et les douze apôtres. L'orgue actuel, cinquième instrument de la basilique, a été reconstruit en 1994 par la manufacture Haerpfer-Erman grâce au legs de Camille Croué Friedman ; il compte 3 673 tuyaux et 54 jeux répartis sur quatre claviers et pédalier, à traction mécanique suspendue, et est installé dans un buffet de style troubadour réalisé en 1848 par Joseph Cuvillier, classé monument historique. La basilique conserve également un ensemble exceptionnel de vitraux, le plus important de Lorraine après la cathédrale de Metz : malgré des pertes en 1635, de nombreux verrières du XVIe siècle subsistent, attribuées à des ateliers tels que Valentin Bousch, Hirsvogel, Nicolas Droguet ou Georges Millereau, et ont fait l'objet d'une restauration et d'une étude entre 1983 et 1993.

Le carillon de la basilique comprend 18 cloches en service, dont douze peuvent sonner à la volée, formant l'un des plus grands ensembles de sonneries de France : le bourdon principal « Joseph‑Auguste‑Edmond », coulé à Nancy en 1897, pèse près de cinq tonnes et donne la note sol, tandis que la tour nord abrite quatorze cloches dont huit de volée couvrant la gamme do3–do4, certaines datant de 1853 et 1896 et six autres ajoutées en 2000. Le clocheton du chœur contient trois cloches à volée manuelle, et une cloche de 1839 endommagée en 1940 est déposée dans la chapelle Sainte‑Marguerite depuis l'an 2000. Le patrimoine mobile de la basilique, documenté par des inventaires de 1584 à 1737, comprend des pièces anciennes telles que la nef d'argent liée au vœu de la reine de France, des bras reliquaires offerts par des ducs et de nombreux dons des grandes familles de Lorraine ; ces trésors ont subi des ponctions pour fonte aux XVIIe et XVIIIe siècles et pendant la Révolution, puis ont été partiellement reconstitués par des achats et des dons au XIXe siècle et exposés en 1893 dans des vitrines d'Eugène Vallin. La loi de 1905 a entraîné un inventaire entre décembre 1905 et mars 1906 qui signala la disparition de pièces majeures retrouvées ensuite dans une demeure locale.

Le prieuré est mis en commende au XVe siècle et la succession des prieurs et des recteurs est connue jusqu'aux titulaires récents, l'actuel recteur étant Appolinaire Ngun. Une association, « Connaissance et renaissance de la basilique de Saint‑Nicolas‑de‑Port », fondée en 1973 et déclarée d'utilité publique en 1981, œuvre à la connaissance et à la restauration du monument et publie la revue La Gargouille. L'édifice a suscité des approbations et des critiques : des auteurs et architectes past centuries ont loué sa luminosité et son audace, tandis que Prosper Mérimée jugeait son plan singulier et d'intérêt médiocre. Enfin, les clochers servent de points géodésiques pour l'IGN et la basilique demeure un lieu de pèlerinage vivant, illustré encore en 2006 par la visite du prince Louis de Bourbon.

Liens externes