Origine et histoire de la Basilique Notre-Dame d'Avesnières
L'église Notre‑Dame d'Avesnières, élevée au rang de basilique mineure en 1898, se situe à Laval, sur la rive droite de la Mayenne, et fait partie de la paroisse La Trinité - Avesnières - Cordeliers. Elle est mentionnée comme ancienne dès le début du XIe siècle et aurait été restaurée vers 1040‑1050 par Yves de Saint‑Berthevin avant d'être donnée, vers 1073, aux bénédictines du Ronceray d'Angers qui y établissent un prieuré tout en maintenant sa fonction paroissiale. Les religieuses entreprennent une reconstruction importante au cours de la seconde moitié du XIIe siècle. L'édifice souffre d'incendies et de pillages lors de la prise d'Avesnières par les Anglais en 1429 ; les premières travées de la nef sont partiellement détruites et ne sont relevées qu'en 1478, tandis que les sœurs se réfugient définitivement à Angers. La réputation de pèlerinage se développe après la guerre de Cent Ans autour d'une statue vénérée, dite Madone d'Avesnières, qui attire de nombreux donateurs et permet de financer des restaurations et constructions, notamment l'élévation du clocher entre 1534 et 1538 par Jamet Nepveu. La flèche, en mauvais état au XIXe siècle, est reconstruite à l'identique par l'architecte Lambert de 1874 à 1876, puis les deux premières travées de la nef et la façade occidentale sont refaites entre 1883 et 1887 par E. Lambert et Eugène‑Joseph Hawke. Classée parmi les premiers monuments historiques en 1840, la basilique a connu plusieurs cérémonies et processions marquantes au XIXe et XXe siècles, dont le couronnement de la Vierge et son élévation au titre de basilique mineure.
Architecturalement, l'édifice présente un plan en croix latine et un chevet légèrement désaxé, caractéristique de l'art roman dans l'ensemble, le clocher mêlant pour sa part des éléments gothiques et de Renaissance. Le chevet est la partie la plus ancienne et la plus remarquable, avec un déambulatoire desservant cinq chapelles rayonnantes voûtées en cul‑de‑four, et un transept saillant doté lui aussi de chapelles. Le chœur s'organise autour de sept arcades reposant sur des colonnes monocylindriques, un triforium de douze arcs en plein‑cintre et sept fenêtres hautes, chaque arc et baie étant encadrés par de petites colonnes dont les chapiteaux, de diverses époques, affichent une riche variété de motifs sculptés.
La nef, large et bordée de bas‑côtés, est voûtée d'ogives sur une hauteur intérieure de 17,5 mètres ; les voûtes des bas‑côtés sont en arêtes et l'éclairage provient de fenêtres en plein‑cintre. Le portail néoroman, réalisé dans les années 1880, est orné de trois bas‑reliefs illustrant des épisodes liés à l'histoire et à la dévotion de l'édifice. Le clocher, reconstruit au XIXe siècle sur le modèle antérieur, s'élève à 57 mètres et associe un soubassement de facture renaissante à un sommet gothique en flèche.
Le mobilier et la statuaire confèrent à la basilique un intérêt patrimonial notable : la Madone d'Avesnières, statue en calcaire probablement datée du XIVe siècle et placée dans le chœur, la croix du XVe siècle, une Vierge dite « au lait » en bois polychrome attribuée au XIIIe ou XIVe siècle, ainsi que des statues monumentales en bois du Saint Sauveur et de saint Christophe, cette dernière datée de 1583 et mesurant plusieurs mètres. Un cénotaphe en marbre noir rappelle les quatorze martyrs de Laval, et des retables, tableaux et vitraux anciens complètent l'ensemble, dont un triptyque du XVe siècle attribué à Coppin de Delft et une verrière du XVIe siècle dans la chapelle du Couronnement. Les vitraux endommagés en 1944 ont été remplacés l'année suivante par des créations de Max Ingrand. Parmi les autres pièces remarquables figurent un grand retable baroque des frères Langlois, une chaire en pierre sculptée, les grandes orgues de Louis Debierre et un papotier en bois polychrome sculpté par Jean Dubois en 1590, conservé et classé.