Origine et histoire de la Basilique Notre Dame
L'église Notre‑Dame d'Avioth est une basilique gothique dont l'édifice actuel a été élevé à partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, près d'une église primitive dédiée à saint Brice, pour répondre à l'afflux d'un pèlerinage marial né au XIIe siècle. Les piles de l'abside et deux piles de la nef témoignent d'une première campagne de construction et d'un plan préétabli qui n'a pas été entièrement respecté par la suite. Les deux portails ainsi que les parties basses de la nef et des bas‑côtés datent du début du XIVe siècle; l'abside, le transept, la façade et les tours ont été ajoutés ensuite, tandis que les parties hautes de la nef relèvent du début du XVe siècle. Une chapelle dédiée à saint Jean‑l'Évangéliste, datée de 1539, ouvre sur le croisillon sud du transept. Le clocher sud, foudroyé en 1652, a été réparé en 1721.
Plusieurs campagnes de restauration ont marqué le XIXe siècle : Émile Boeswillwald a restauré la Recevresse et la façade sud, puis des travaux de reprise en sous‑œuvre des murs et des piles soutenant les tours ont été entrepris et poursuivis par Lenfant et Lauzier. Une restauration par Viollet‑le‑Duc est également signalée. L'édifice a subi des dommages lors de la guerre de 1914‑1918. Classée monument historique dès la première liste de 1840, la basilique a été élevée au rang de basilique mineure par le pape Jean‑Paul II en 1993.
La tradition rapporte la découverte miraculeuse, au XIIe siècle, d'une statue de la Vierge à l'Enfant en bois qui a suscité le pèlerinage ; la statue, de type « vierge noire », a fait l'objet d'une datation au carbone 14 indiquant que le bois a été coupé vers l'an 1095, confirmation de la haute ancienneté de la dévotion. Notre‑Dame d'Avioth a longtemps été un sanctuaire à répit très fréquenté et le pèlerinage y perdure, rassemblant encore aujourd'hui des fidèles le 16 juillet; on attribue par tradition à Bernard de Clairvaux d'y avoir chanté pour la première fois le Salve Regina. La basilique abrite aussi le gisant de la comtesse de Breux.
La Recevresse, monument construit sur le lieu de la découverte de la statue, joue un rôle central dans l'histoire du sanctuaire : chef‑d'œuvre du gothique flamboyant, elle a été restaurée au XIXe siècle et sa reproduction en grandeur réelle figure au musée des Monuments français à Paris. Depuis huit siècles, la construction et l'entretien de l'église ont été soutenus par les offrandes des pèlerins; la sauvegarde de l'édifice se poursuit aujourd'hui grâce aux interventions d'organismes comme la Fondation du patrimoine et au concours des fidèles.